WIMBLEDON : Gasquet retrouve son cauchemar

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Richard Gasquet, perdant magnifique. C’est un peu, aussi, pour ça qu’on l’aime. Et c’est peu dire que sa rencontre face à Nick Kyrgios, l’an passé, à Wimbledon, a contribué à entretenir le « mythe ». Le Biterrois ne s’était pas contenté de perdre au deuxième tour face au 144e joueur mondial après avoir mené deux manches à rien. Il l’avait fait en se procurant une poignée de balles de match. Neuf exactement. Oui, oui… neuf. Du grand Gasquet.
Quatre sauvées par un gros service. Cinq sauvées en deux coups de raquette, avec en point d’orgue cette cinquième balle de match challengée par l’Australien qui voyait le hawk-eye lui offrir une sixième vie pour deux millimètres à peine. Epique. Gasquetien, diraient les puristes, qui auront apprécié la mollesse de son revers sur la sixième, ou encore son effondrement absolu après le neuvième échec, à 8-7. Suivaient deux jeux blancs du cynique Kyrgios, qui poussait le vice jusqu’à conclure dès sa première opportunité.
« Ce n’est pas Djokovic ou Federer »
Un an après, alors que se profile une revanche tout aussi prometteuse, le pauvre Richard a les oreilles rebattues de ce triste fait d’armes. Mais le prend avec la philosophie qu’on lui connaît : « Ce n’est pas une revanche, c’est un clin d’œil. Ce n’est pas tous les jours que l’on perd en ayant eu neuf balles de match. » Certes.
Et si Kyrgios lui barre désormais la route dans la peau du 29e mondial en pleine ascension, Gasquet a déjà, en partie, exorcisé le démon en coupant les ailes du phœnix australien en finale d’Estoril, en mai dernier (6-3, 6-2). Gonflé par sa très belle victoire sur Dimitrov au tour précédent (6-3, 6-4, 6-4), sa première sur le central britannique, le Français en veut plus. « C’est un tour abordable, même si Kyrgios est un super joueur et sera certainement l'un des tous meilleurs dans le futur. Ce n'est pas non plus comme si c'était Djokovic ou Federer. » Encore faut-il conclure.