Wimbledon: pourquoi la finale s’est terminée au "super tie-break"

"C'est incroyable de faire un tie-break à 12-12." Sur son nuage après son triomphe à Wimbledon, Novak Djokovic n’est pas seulement entré dans l’histoire en remportant son 5e sacre à Londres et son 16e titre du Grand Chelem. Avec Roger Federer, l’autre héros d’une finale de légende, il a inauguré le super tie-break. Une règle actée au mois d’octobre 2018 par le Majeur britannique. Elle oblige les deux joueurs qui ne se seraient pas départagés à 12-12 dans le cinquième set à disputer un ultime tie-break (dans les mêmes conditions qu’un tie-break "classique").
Eviter les matchs interminables
Pour expliquer leur décision, les organisateurs du Majeur britannique ont avancé "un équilibre équitable pour permettre aux joueurs d'avoir l'opportunité de terminer le match sur un avantage, tout en gardant la certitude que le match se terminera dans un délai acceptable." Ils assurent avoir sollicité "les réactions des joueurs et des officiels, analysé deux décennies de données de matchs et pris en compte d'autres facteurs, notamment la complexité de l'horaire et l'expérience des spectateurs." En résumé, il est surtout question d’éviter les matchs interminables comme l’historique Isner-Mahut en 2011 (11h05 de jeu, 70-68 au cinquième set).
Ce dimanche, ni Djokovic, ni Federer n’ont réussi à prendre le dessus dans la 5e manche malgré deux balles de matchs en faveur du Suisse à 8-7. A 12 jeux partout, le premier super tie-break de l’histoire d’un Grand Chelem a tourné à l’avantage de "Djoko" (7-3). Et la partie a été bouclée après "seulement" 5 heures de jeu.
Federer trouve ça "différent"
"C’est différent, a jugé Roger Federer, première victime de ce super tie-break. Chaque point est important, peut-être que j’étais un peu passif ou que j’étais trop agacé, je ne m’en souviens même plus. Je ne sais pas où je perds le match."
Roland-Garros fait de la résistance
Si l’instauration du super tie-break est une nouveauté à Wimbledon, elle ne l’est plus depuis longtemps à l’US Open. Le Majeur américain ayant introduit dans son règlement ce STP mais à 6-6 dans le 5e set. Une règle imitée par l’Open d’Australie dès cette année 2019, à la différence près que le vainqueur de ce jeu décisif devra atteindre 10 points et non 7. Roland-Garros est donc le dernier Majeur à ne pas avoir encore instauré le super tie-break. Et il est donc la dernière occasion de voir un match du Grand Chelem se prolonger jusqu’à "l'infini"...