RMC Sport

Bartoli : « J’étais plus douée à l’école qu’au tennis »

Marion Bartoli

Marion Bartoli - -

Invitée ce matin de Jean-Jacques Bourdin sur les antennes de RMC et BFM TV, Marion Bartoli est revenue sur sa victoire à Wimbledon, ainsi que sur sa carrière jalonnée de hauts et de bas. Morceaux choisis.

Son visionnage de la finale de Wimbledon

« J’ai eu mon moment de bonheur. Après quatre jours de marathon intense avec les médias, j’ai pu tranquillement regarder le DVD de mon match. Ça m’a fait un immense plaisir. J’ai eu l’impression de bien jouer, de bien me déplacer, de bien gérer. »

La balle de match

« Je me suis dit que ce n’était pas le dernier point. Je me suis dit que je perdais 15-30 sur mon service. J’avais choisi ma zone, je savais que j’allais servir là. Je m’étais mis dans la tête que le match n’était pas fini. J’ai essayé de faire le vide. »

Sa réputation d’«intello » du circuit

« J’étais plus douée à l’école qu’au tennis. Ça c’est sûr. L’école a toujours été beaucoup plus facile pour moi, le tennis beaucoup plus dur. Mais comme j’adore les défis, j’ai foncé là-dedans et c’est ma passion. »

Ses premiers coups de raquette

« Quand j’étais petite, je voyais mon frère et mon père jouer. Un jouur, j’en ai eu assez de regarder ! J’ai tenu ma première raquette à 5 ans et demi à Retournac exactement et je n’ai pas raté une balle. Mon père était scotché. Et naturellement, j’ai tenu ma raquette des deux mains en coup droit comme en revers mais on a essayé de me faire changer ma prise. J’ai commencé à jouer dans un boulodrome. Et mon caractère sur le terrain, je l’ai forgé là. Ça a été des moments difficiles, je ne vais pas vous le cacher. Mais si je n’étais pas passée par là, je n’aurais pas gagné ce titre aujourd’hui. L’entrainement après l’école se faisant sans chauffage, donc il y avait les stalactites au plafond, le goudron au sol avec des nids de poules et aucun recul ! »

« J’ai failli arrêter le tennis »

Les moments de doute

« Parfois je me suis sentie extrêmement loin, c’était déprimant. Beaucoup plus tôt, j’ai failli arrêter le tennis lors de la transition entre les juniors et les séniors. J’étais 2e mondiale juniors et toutes les joueuses juniors ont percé beaucoup plus vite chez les adultes. J’ai eu quelques mois très difficiles entre avril et fin août 2002. J’étais bloquée à la 230e place mondiale. »

Le départ des sponsors

« En 2010, je n’avais plus de sponsor et j’allais acheter mes chaussures et mes vêtements. Mais ils sont revenus en 2011. Ça n’a pas duré très longtemps mais ça m’a rappelé quand j’étais petite et que j’allais acheter la tenue de la joueuse dont j’étais fan, celle de Monica Seles. J’ai d’ailleurs reçu un email de félicitations de Seles après mon titre et ça représente beaucoup pour moi. »

La relation avec son père

« Ma famille a fait beaucoup de sacrifices pour moi. Mon père était médecin et il a arrêté pour moi. C’est quelqu’un de défis, il a le goût du risque et je tiens ça de lui. Notre séparation est un choix commun. On a tous les deux compris que j’avais besoin de ça pour franchir ce dernier palier et prendre mes responsabilités sur le court. J’avais besoin d’assumer mes choix, de me prendre plus en charge. »

Ses relations avec les autres joueuses

« J’ai beaucoup d’amies sur le circuit. Il y a des jalousies féminines classiques. Si quelqu’un a le plus beau sac, la meilleure paire de chaussures… Mais on adore passer des soirées ensemble, parler. Généralement, on est toutes des filles assez simples en dehors. Beaucoup de choses peuvent nous faire rire. On peut aller se faire une journée de shopping, un cinéma, un restaurant. »

Son choix de vivre à Genève

« Je suis à Genève depuis plus de 10 ans. Vivant dans un village de 2500 habitants, c’était impossible pour moi de rester là. Je ne pouvais pas être si loin de l’aéroport. Il fallait donc envisager le déménagement dans une ville où il y avait un aéroport. Il n’y avait pas 36000 solutions, c’était soit Paris soit Genève. Et ayant l’habitude d‘habiter à la campagne et pas dans une ville, on tenait à cette tranquillité. »

Le dopage dans le tennis

« Franchement, on est énormément contrôlées. Une seule joueuse a été contrôlée positive, c’est Cécile Karantantcheva. Personnellement, je dois donner une heure de mon temps tous les jours 365 jours par an où je dois être disponible pour un contrôle. J’ai été bien sûr contrôlée après la finale de Wimbledon. J’ai des contrôles inopinés à 6heures du matin à la maison. Pour passer entre les mailles du filet, c’est compliqué. »