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Cornet : « J’ai connu le dégoût du tennis »

Alizé Cornet

Alizé Cornet - -

A quelques jours de Roland-Garros, l’ancienne numéro 11 mondiale s’est confié dans Sportisimon au micro de RMC. De retour en forme, la Française avoue avoir connu une immense crise de confiance et même envisagé de raccrocher sa raquette.

Vous remontez la pente après avoir connu une longue traversée du désert : comment vit-on après avoir tutoyé les sommets ?

Ce sont des moments pas simples à vivre. Une grande crise de confiance en soi, l’amour du tennis et du jeu qui part un peu avec la confiance. C’est difficile de continuer à s’entrainer toujours aussi dur pour très peu de résultats. Là, je n’ai pas trop envie de repenser à ces 2 ou 3 dernières années qui se sont écoulées et où c’était très difficile, mais j’ai envie de me projeter vers le futur. Surtout avec les deux derniers mois que j’ai pu faire avec de très bons résultats.

Quelles leçons tirez-vous de cette période noire ?

Qu’au final, le travail et les sacrifices que j’ai pu faire finissent par payer. Je ne suis pas montée 11ème mondiale par hasard et il m’en reste encore un peu dans la raquette. Donc c’est à moi de sortir ce que j’ai.

Avez-vous pensé à arrêter le tennis ?

Oui, oui et pas qu’une fois. J’ai connu le dégoût du tennis… Ça me sortait par les yeux. Je n’en pouvais plus de ce sport, je me disais : « Pourquoi tu te fais autant de mal ». Plein de fois, je me suis imaginée ma vie différemment. Quand ça ne marchait plus du tout, je me suis demandée si je ne serais pas plus heureuse ailleurs. Mais je ne regrette pas de m’être battue et d’avoir surmonté ces épreuves difficiles. Je profite de chaque instant maintenant que ça va mieux.

Un vrai ras le bol, en somme ?

Oui je l’ai eu. J’ai dit à ma mère : « Je pose la raquette, j’arrête ! ». Je n’ai peut-être pas eu le courage de le faire ou je sentais que si je me battais, ça allait revenir. Finis les terrains bleus, orange, verts…

Quelles sont vos échéances à venir ?

Je pars à Prague pour un tournoi sur terre. Après ma blessure à l’épaule, ce sera une bonne remise en route. Après, j’attends des nouvelles pour une invitation dans le tableau final à Strasbourg, puisque le tournoi et très relevé. Mais pour le moment, je ne suis inscrite que pour les qualifications.

Quel est votre objectif à Roland-Garros ?

Je joue de mieux en mieux, je commence à mieux me sentir physiquement, alors je peux être un peu ambitieuse. Pourquoi ne pas penser à un troisième tour… Tout dépendra du tirage au sort parce qu’il y a des joueurs au top niveau, comme Azarenka, Radwanska et Williams, et prendre une de ces joueuses au 1er tour peut faire que le parcours s’arrête un peu vite.

Et une participation aux JO, vous y croyez encore ?

Il faudra que joue bien lors des prochains tournois, vraiment bien jusqu’à Roland, puisque je dois encore grappiller 20 places, ce qui est beaucoup et pas beaucoup à la fois. Mais c’est un beau challenge.

Sportisimon