Dominguez : « Bartoli, comme un alpiniste »

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« C’est un sacré contre-pied. On est abasourdi. Avant de partir aux Etats-Unis, elle était pleine d’ambitions, pleine de joie d’avoir gagné ce tournoi qui lui tenait tant à cœur (Wimbledon, ndlr), pleine de projets. Là, deux défaites à Toronto et à Cincinnati, et tout s’écroule. On a l’impression que c’est une énorme déprime, un énorme burn-out, après avoir connu la plus grande joie de sa carrière. C’est une décision qui me surprend énormément. Je pense qu’elle a du mal à se reconstruire. On l’a vu participer à beaucoup de manifestations inhabituelles pour elle, qui était une jeune fille assez discrète, très pudique.
On sait aussi qu’elle a connu beaucoup de problèmes depuis le début de la saison, beaucoup de blessures également, des changements d’entraîneurs, avant de trouver l’équilibre qui lui a permis de remporter le plus grand tournoi du monde. C’est un peu comme un alpiniste qui monte l’Everest ou le Mont-Blanc. Ce n’est pas toujours la montée qui est la plus difficile. C’est une fois qu’on a atteint l’objectif. C’est de redescendre.
« Elle pourrait bien sûr le regretter »
Le retour à la compétition a peut-être été trop brutal. Elle avait un statut à défendre. Elle était une joueuse à battre. Elle venait d’obtenir le meilleur classement de sa carrière. C’est une réaction très spontanée. Elle pourrait bien sûr le regretter. Et elle a le droit de changer d’avis si le tennis lui manque. On l’a vu avec Kim Clijsters ou Martina Hingis. Mais on se doit de respecter ce choix et on verra ce qu’il se passe dans les jours qui viennent. »
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