La nouvelle Loïs Boisson? Ce qu'il faut attendre de Sarah Rakotomanga après sa victoire surprise à Sao Paulo

Dans l’avion qui l’a menée de Sao Paulo à Lisbonne, Sarah Rakotomanga a dû avoir le vertige. Il est loin le temps où la jeune Française décrochait le titre de championne de France juniors, en août 2023 à Roland-Garros. Ce dimanche, elle a remporté à 19 ans son premier titre sur le grand circuit au terme d’une semaine riche en émotions.
Car tout aurait pu s'arrêter avant même d'avoir commencé. Au premier tour, malade, elle n’était ainsi pas loin de lâcher face à une modeste Mexicaine. Avec 0-5 contre elle au tableau d’affichage du dernier set, la Française avait un pied et demi dans l'avion. Mais elle s’est accrochée avec l’énergie du désespoir. Six jours plus tard, Sarah Rakotomanga soulevait le trophée après une finale totalement maîtrisée face à l’Indonésienne Janice Tjen.
Ce lundi, la voilà désormais 131e mondiale, de quoi entrevoir les douceurs de l’Open d’Australie. Si elle a récupéré physiquement et émotionnellement, la jeune première peut même gratter des points cette semaine au WTA125 de Caldas Da Rainha, au Portugal.
Façonnée dans les Yvelines, à Plaisir
Née à Madagascar, Tiantsoa Sarah Rakotomanga Rajaonah (son nom complet) est arrivée en France à l’âge de six ans. Dotée d’un formidable bras gauche, cette fan de Nadal a appris le tennis dans le sud de la France, où sa famille a débarqué depuis Madagascar quand elle avait 6 ans. Jusqu'à ce fameux titre de championne de France juniors 2023, qui va la propulser sous les projecteurs et lui faire se poser la question de la suite.
Tentée par des sirènes plus lointaines, la jeune fille décide de rejoindre le Smash It Center à Plaisir, dans les Yvelines. "Elle se posait la question de partir dans une université américaine", se souvient Sébastien Proisy, l’un des deux créateurs de cette Académie familiale. "Mais Thomas Delgado – son coach au Brésil - a su se montrer persuasif. Elle a effectué de gros progrès sur le plan physique. Pour le reste, c’est une gauchère puncheuse. Sa deuxième balle ne va pas très vite mais elle est slicée. Les droitières n’aiment pas trop".
Et maintenant le top 100?
Le premier gros coup de projecteur a eu pour cadre la terre indoor du WTA125 de Rouen, en avril dernier. Sortie des qualifs avec le dossard 291, elle élimine coup sur coup l’Italienne Lucia Bronzetti et la Roumaine Jaqueline Cristian, respectivement 58e et 66e à la WTA. Ce quart de finale tape dans l’œil de la FFT qui lui offre une wild-card à Roland-Garros. Mais elle coince face à une Espagnole issue des qualifs. Elle se rattrape joliment en atteignant la finale du 100.000 dollars de Biarritz. Le trophée lui échappe mais son classement monte sérieusement.
"L’objectif, c’était d’être Top 150 à la fin de l’année, note Sébastien Proisy. Voilà, c’est fait. Sa qualité, c’est l’humilité. Elle est passionnée, elle a soif d’apprendre. Elle galérait un peu sur dur, mais elle a su trouver les bonnes trajectoires". Son parcours à Sao Paulo en atteste. Le public français devrait redécouvrir son bras gauche en décembre à Angers puis Limoges. Où elle sera peut-être Top 100, qui sait...