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Les coulisses du renouveau de Kristina Mladenovic

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Depuis qu’elle a entamé une collaboration avec son nouveau coach Sascha Bajin, Kristina Mladenovic a remporté dix de ses douze derniers matches. Ce vendredi, la 63e joueuse mondiale affronte la Grecque Maria Sakkari pour une place en demi-finale du tournoi WTA de Rome.

Cela ne rigole plus avec "Kiki" Mladenovic. Entre le 3 août 2017 et le 31 janvier 2018, la Française avait connu un incroyable trou noir de quinze défaites consécutives. D'une place dans le top 10, elle avait glissé jusqu'au 68e rang mondial en mars dernier. Aujourd'hui, la Tricolore semble transformée, revigorée. Ce vendredi soir sur le Central du Foro Italico, au lendemain du pétage de plombs signé par Nick Kyrgios, elle va tenter d’accéder aux demi-finales du tournoi Rome face à Maria Sakkari. Une victoire l’assurerait d’un retour dans le Top 50. A dix jours du début de Roland-Garros, le timing est parfait.

Bajin, le maestro du renouveau

Ce renouveau coïncide avec l’arrivée dans son staff de Sascha Bajin. Cet Allemand, qui fut longtemps le sparring-partner de Serena Williams avant de prendre place dans le box de Naomi Osaka avec le succès que l’on sait - titres à l’US Open et Melbourne - se trouve désormais dans le staff de la Française et cela change tout. A tel point qu’on se demande pourquoi "Kiki" a mis tant de temps à s’entourer. Le fait que son compagnon Dominic Thiem ait embauché un nouveau coach (le Chilien Nicolas Massu) a-t-il pu accélérer le processus ? Elle répond par la négative.

Mladenovic: "Ne m'entourer que des meilleurs"

Interrogée sur les raisons de cet changement tardif, Kristina Mladenovic se défend et évoque des expériences passées un peu décevantes. "J’ai eu quelques expériences de coach qui m’ont déçue ou neutres, explique-t-elle. A partir du moment où je suis restée seule quelques années, bien sûr entourée de ma famille, je me suis promise de ne m’entourer que des meilleurs. Je connaissais les coaches que je trouvais hyper bons. Après, ce n’est pas en claquant les doigts qu’on peut les avoir. Je préférais être seule que mal accompagnée. Une fois que Sascha Bajin était libre (la Japonaise Osaka l’a congédié en février pour des raisons non élucidées, ndlr), on s’est rapprochés. J’ai été très flattée qu’il choisisse mon projet, parmi tant d’autres, j’en suis sûre."

L'effet "Bajin" déjà visible

Derrière cette sortie de la Française, il faut aussi comprendre que le technicien allemand n’est pas allé vers le plus gros chèque en fin de mois. Sur le plan tactique, Kristina Mladenovic sait désormais où elle va. "Je savais toujours comment je souhaitais jouer, après il m’aide énormément pour développer ma palette de coups, poursuit-elle. En plus, c’est un gros bosseur, moi aussi. Cela tombe bien."

Ce jeudi, la Nordiste a enchaîné deux succès probants face à la Suissesse Belinda Bencic (15e mondiale) puis l’Australienne Ashleigh Barty, numéro 9 à Rome. Issue des qualifications, "Kiki", retrouvera ce soir une autre qualifiée, Maria Sakkari, 39e mondiale. Inspirée par le parcours de Stefanos Tsitsipas, la Grecque est une redoutable terrienne. Récemment, elle a décroché son premier titre WTA, à Rabat. Devant le marasme du tennis français, une demi-finale sur un gros tournoi redonnerait des couleurs au clan tricolore.

Eric Salliot