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Serena, le retour de la patronne

Serena Williams

Serena Williams - -

L’ancienne n°1 mondiale a surclassé Victoria Azarenka, actuelle meilleure joueuse du monde, dimanche à Madrid. Pour son énième retour, la cadette des sœurs Williams vise son trône abandonné en 2009. A condition que le physique tienne.

Le tennis féminin semblait avoir enfin trouvé une hiérarchie depuis l’avènement de Victoria Azarenka au sommet du classement WTA en janvier dernier. Mais les certitudes de la Bélarusse ont été ébranlées par la tempête Serena Williams, dimanche en finale du tournoi de Madrid (6-1, 6-3). A 30 ans, l’Américaine revient pour la unième fois sur le devant de la scène plus forte que jamais avec un service surpuissant et une envie qu’on ne lui connaissait plus depuis 2009, dernière année de son règne mondial qui avait précédé une longue blessure au pied en 2010. « C’est l’énième retour de Serena, commente Patrice Dominguez, membre de la Dream Team RMC. Dès lors qu’elle est en bonne forme physique comme à Charleston et à Madrid, elle est la meilleure joueuse du circuit. »

Quatorze mois après une embolie pulmonaire qui avait menacé la suite de sa carrière, revoilà Serena aux portes du Top 5 mondial (6e au classement WTA de ce lundi). Ce qui ne lui convient pas tout à fait. « Redevenir n°1 est un gros objectif pour moi », a-t-elle clamé en Espagne. « Pour être n°1 ou n°2, il faut très bien jouer dans les Grands Chelems qui sont des épreuves psychologiques techniques et physiques, prévient Dominguez. Il faut qu’elle puisse compter sur son physique dans les trois ou quatre mois qui viennent entre Roland-Garros, Wimbledon et les Jeux. Quand on la voit écraser la numéro1 mondiale de la sorte, on se dit qu’elle en a la possibilité. »

Dominguez : « Une patronne qui fait peur »

Invaincue sur terre battue cette saison (13 victoires), la cadette des sœurs Williams vise désormais Roland-Garros qu’elle a déjà remporté en 2002. « Ce n’est pas sa surface mais elle l’a déjà fait, rappelle l’ancien capitaine de l’équipe de France. Elle avait battu sa sœur, Venus, en finale. Elle avait su aller au-delà des doutes et de son respect d’ainesse. » L’intéressée a aussi prouvé sa motivation en s’adressant à ses détracteurs. « C’est vraiment un mythe de dire que je n’aime pas la terre battue, a-t-elle rappelé. J’aime d’ailleurs mieux que le gazon, ce qui est bizarre. »

Le 41e titre de sa carrière accroché en Espagne lui ouvre les portes d’un 17e titre du Grand Chelem. De cela dépendra avant tout la résistance du corps de cette joueuse au physique lourd (elle affiche actuellement quelques kilos en trop…). « Elle est d’un calibre supérieur à Azarenka, Sharapova ou d’autres, estime l’ancien DTN de la FFT. Depuis douze ans, c’est la joueuse la plus performante. Avec son expérience et sa volonté, elle reste une patronne qui fait peur. C’est la championne par excellence, c’est une boxeuse. »