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W. Bartoli : « Avec Marion, ce devrait être mieux »

Walter et Marion Bartoli

Walter et Marion Bartoli - -

EXCLU RMC SPORT. Marion Bartoli est de nouveau entraînée par son père, Walter, après plusieurs expériences non concluantes avec d’autres coaches. Walter Bartoli, heureux de ces retrouvailles, assure qu’il y aura des changements dans sa méthode.

Walter Bartoli, pourquoi entraînez-vous à nouveau votre fille ?

C’est elle qui décide. J’ai l’impression qu’elle s’est quand même aperçue que la meilleure façon de travailler, ça restait encore la nôtre. On a commencé depuis lundi. Au début, on a fait quelques séances avec Gérald Brémont, qui a bien voulu participer. Mardi, il s’est désisté. Donc on a poursuivi ensemble, avec l’aide des gens du Tennis Club de Divonne-les-Bains, qui nous accueillent et qui nous rendent bien service. Pour l’instant, ça se passe plutôt bien.

Comment expliquez-vous que Gérald Brémont ait décidé d’arrêter ?

Je ne peux pas répondre à sa place. Il nous a expliqué qu’il ne voyait pas les choses de cette façon. Je lui ai dit de réfléchir. Nous, la porte reste quand même ouverte. S’il change d’avis, on pourra très bien retravailler avec lui. C’est un garçon consciencieux, qui a des qualités qui sont certaines.

Il compléterait votre travail avec Marion, comme un sparring-partner…

Ce n’est pas un rôle de sparring-partner mais voilà… J’ai des conceptions de réalisation de séances. Je ne suis pas joueur, je ne peux pas jouer avec elle. Mais je pense que ce n’est pas aussi réducteur que ça. Il y a un poste un peu plus important à prendre. On a un travail à faire. Chacun apporte sa pierre à l’édifice. Pour l’instant, ça ne l’intéresse pas. On le respecte tout à fait. Peut-être que ça l’intéressera plus tard. Nous, ce n’est pas notre préoccupation première. Notre préoccupation première, c’est que Marion se sente mieux et que les résultats tennistiques suivent.

En avez-vous parlé avec Amélie Mauresmo ?

C’est Marion qui est en contact avec Amélie. Elle va bien sûr participer à la Fed Cup toute la semaine prochaine donc je pense qu’elles auront tout le loisir de discuter. Il faut laisser Marion au centre du projet. C’est à elle de faire l’interface. Elle est responsable de ses choix. Elle doit les assumer et les exprimer. Je préfère rester en retrait en termes de communication.

Serez-vous à Besançon la semaine prochaine, pour les barrages du groupe Mondial II contre le Kazakhstan ?

Je viendrai juste, selon le règlement et si elle s’entend avec Amélie, pour assister aux matchs comme spectateur le samedi et le dimanche. Comme Marion me l’a demandé.

Pensez-vous que vous allez réussir ?

Ça commence à peine. Il ne faut pas s’enflammer. Nous verrons sur terre battue, la surface la plus difficile pour elle, si le travail que je lui propose l’aide et lui permet de mieux exprimer ses capacités. Ce qui nous intéresse, c’est l’avenir.

C’est avec vous qu’elle a eu les meilleurs résultats jusqu’à présent…

C’est exactement ce qu’elle me disait ce matin (jeudi), pratiquement mot pour mot. Elle s’est sentie soulagée…

Personnellement, ça doit vous faire plaisir de la retrouver…

Ça me fait énormément plaisir de retrouver Marion, de la voir plus souvent, bien sûr. Après, c’est délicat. Il ne faut pas se leurrer. C’est un métier difficile, avec des contraintes. Ni elle, ni moi, ne voulons que nos relations soient altérées à cause du travail. Il faut trouver un équilibre. Il ne faut pas que les contraintes débordent sur la vie familiale.

Allez-vous travaillé différemment ?

Le côté positif de cette coupure, c’est que cela m’a forcé à améliorer mon projet. Honnêtement, je pense que j’avais fait des choses bien. Mais mon projet devait se perfectionner. J’ai bien mis à profit cette période de deux mois et demi. Ce que je lui présente est assez différent ce qu’on faisait auparavant. Il y a des nuances importantes. A priori, ce devrait être mieux. Seuls les résultats des matchs comptent. Il faut très modeste, très humble. Ça m’a obligé à me remettre en cause, certainement.

Dans quels domaines ces changements vont-ils se faire sentir ?

Le projet doit être plus précis. Ce sont des méthodes techniques et de préparation physique plus rigoureuses. Marion est en train d’accepter. Elle ne l’acceptait pas toujours. En ayant eu ce flou, cette incertitude, elle accepte beaucoup plus volontiers cette rigueur, d’autant plus que mon projet est de meilleure qualité, nous semble-t-il tous les deux. Il y a une convergence plutôt positive.

Quel va être l’objectif de Marion ?

Elle a perdu 1000 points depuis qu’on s’est quitté. On ne les retrouve pas rapidement. L’objectif, c’est de réintégrer le top 10 d’ici à la fin de la saison. Mais 1000 points, ça ne se trouve pas comme ça. Il y a une période difficile de six semaines sur terre battue. C’est quasiment impossible de les récupérer. Ensuite, il y aura des surfaces qui lui conviennent mieux. Il faudra faire encore mieux pour rattraper ces 1000 points. Le challenge n’est pas évident.

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Propos recueillis par Nicolas Jamain