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Le Cléac’h : "Peyron n’avait plus qu’à naviguer"

Loïck Peyron

Loïck Peyron - AFP

Forfait pour cette Route du Rhum à cause d’une grave blessure à la main cet été, Armel Le Cléac’h devrait voir son remplaçant de luxe sur Banque Populaire, Loïck Peyron, triompher la nuit prochaine en Guadeloupe. Un peu envieux, le deuxième du dernier Vendée Globe est surtout heureux de voir le travail de son équipe ainsi concrétisé.

Armel Le Cléac’h, est-ce dur à avaler d’avoir dû laisser votre bateau pour cette Route du Rhum ?

C’est sûr que c’était une énorme déception. C’était beaucoup de travail et tout s’arrête sur une blessure à la main. Comme le Vendée Globe, la Route du Rhum a lieu tous les quatre ans. Ce sont un peu nos Jeux Olympiques à nous. Mais au final, le bateau est quand même sur l’eau et Loïck va surement gagner. La déception est un peu moindre parce que ça va permettre à l’équipe de remporter une grande course. J’aurais bien aimé être à sa place mais j’ai pu le suivre toute la course et l’aider à gagner cette grande transat. En plus, il est bien parti pour battre le record (de Lionel Lemonchois en 7 jours, 17 heures, 19 minutes et 6 secondes, ndlr).

Loïc Peyron vous a remplacé au pied levé, avec seulement deux mois de préparation…

Ça faisait partie de notre choix de prendre quelqu’un d’expérimenté. Ce n’est pas à la portée de n’importe qui. Loïck, c’est un peu le « Monsieur Multicoque » en France. Il a été rapidement à l’aise. On lui a donné un bateau qui était prêt à partir, sur lequel on avait travaillé avec toute l’équipe Banque Populaire pendant deux ans pour cet objectif. Il n’avait plus qu’à naviguer. Il disait qu’il allait un peu souffrir physiquement parce que le bateau demande beaucoup de travail. Loïck n’est pas tout jeune (il aura 55 ans le 1er décembre prochain, ndlr), mais il a su intelligemment gérer son potentiel et ses difficultés pour emmener le bateau en tête à Pointe-à-Pitre.

« On est dans la limite de ce qu’on peut faire »

Franck Cammas avait remporté la précédente Route du Rhum avec ce même bateau, qui portait alors le nom de Groupama. Pourquoi ce bateau va-t-il si vite ?

Déjà grâce à sa taille. Il fait 32 mètres de long, 23 mètres de large et possède un mat qui culmine à 23 mètres. Il fait partie de ces bateaux qui commencent à être vraiment grands à manœuvrer en solitaire. On est dans la limite de ce qu’on peut faire. Quand on arrive à le mener à 90-100% de son potentiel, on arrive à faire des bonnes moyennes et à traverser l’Atlantique en sept jours. Ça fait vite exploser les temps des records.

On imagine que vous avez très envie de participer à la prochaine édition de la Route du Rhum dans quatre ans, mais avez-vous d’autres projets ?

Oui, c’est d’ailleurs ce qui m’a permis de rebondir vite après mon accident. On a un projet en cours qui est d’être au départ du Vendée Globe dans deux ans maintenant. Ça va venir vite. Avec Banque Populaire, on construit un bateau en ce moment qui sera mis à l’eau au mois de mars. L’objectif, c’est de faire mieux que la dernière fois (2e place), où je n’étais pas très loin de François Gabart à l’arrivée aux Sables d’Olonne.