
Transat Jacques-Vabre: "Comme un pneu crevé" pour Meilhat et Desjoyeaux

Michel Desjoyeaux - AFP
« C’est comme rouler avec un pneu crevé. » Paul Meilhat a la voix posée, malgré la déception qui le frappe. SMA se traîne, contraint à l’abandon sur cette Transat Jacques-Vabre. La faute à un bord de fuite de voile de quille (le carénage qui permet à la quille de générer de la vitesse), endommagé par un objet flottant non identifié il y a quelques jours. « Quand la quille se met à vibrer, plein de choses peuvent se passer, détaille Meilhat. On a fait pencher le bateau et je suis descendu pour voir si quelque chose était coincé. Rien n’était coincé. Le soir, je suis descendu avec une combinaison étanche pour voir. Il y avait beaucoup de houle, c’était compliqué, mais je suis content d’avoir réussi à voir car c’est hyper dur de douter sur le type d’avarie. »
Avec Banque Populaire, PRB et Queguiner, le SMA piloté par le jeune Meilhat et Desjoyeaux jouait la gagne sur cette Transat Jacques-Vabre. L’abandon fait d’autant plus mal que c’était LA course de l’année pour le duo et probablement la seule de Mich’ Desj’. « C’est hyper décevant car le match était très intéressant, regrette Meilhat. On n’y peut rien. Ces objets qu’on heurte, c’est ce qu’on redoute le plus quand on fait de la course au large. Je pense à Michel, qui s’est beaucoup investi avec moi car c’était sa seule course importante cette année. C’est vraiment dur. »
Le bateau à 65% de ses capacités
Les deux Français se trouvent au Sud des Açores et vont se dérouter vers la Guadeloupe, située à 1 900 milles. Le bateau progresse pour l’instant à 65% de ses capacités. Ils devraient y parvenir sous huit jours. Leur équipe technique les y attendra pour changer le bord de fuite de voile de quille arraché. Si l’aventure s’arrête là pour Desjoyeaux, elle n’est pas finie pour Meilhat. Depuis Saint-Barthélemy, il s’engera sur la transat B to B en direction de Port-la-Forêt, au mois de décembre. Revanchard.
Thomson et Altadill (Hugo Boss) hélitreuillés
Alex Thomson et Guillermo Altadill ont été hélitreuillés sains et saufs ce samedi après-midi au large des côtes espagnoles, alors que leur monocoque Hugo Boss menaçait de couler. Victimes de problèmes de structure, le Britannique et l'Espagnol avaient entamé des réparations tout en prenant la direction de La Corogne. Mais face aux difficiles conditions météo, le duo avait dû se résoudre à actionner sa balise de détresse.