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Voile–Sail GP: l'étonnante histoire d'Amélie Riou, américaine pour un week-end à Saint-Tropez

Amélie Riou

Amélie Riou - /

Stratège du défi français de Sail GP, la Française s’est retrouvée sur le bateau américain ce week-end à Saint-Tropez. Le bateau américain mené par la légende Jimmy Spithill, double vainqueur de la Coupe Louis-Vuitton, l’a recruté le temps de l’étape varoise. Victoire et le plein d’émotions à la clef pour la Française. 

Amélie Riou, comment se retrouve-t-on sur le bateau américain alors que vous appartenez à l’équipe française de Quentin Delapierre?

C’est un retournement de situation. L’Américaine s’est blessée il y a 4 jours. J’étais la stratégiste de secours puisque Manon Audinet naviguait sur le défi français. Jimmy Spithill (le barreur) et Philippe Presti (le coach du défi américain) m’ont contactée pour savoir si je voulais naviguer avec les Américains. Je ne me suis pas fait prier. J’ai embarqué avec eux pour le week-end. Ca s’est vraiment très bien passé. Je suis très contente.

Comment fonctionne cette équipe avec cette star qu’est Spithill?
C’est une organisation différente de celle des Français. J’ai noté quelques différences dans le fonctionnement et le management d’équipe. J’ai pris mes marques mais c’était à moi d’être adaptable. J’ai parlé avec Philippe sur ce que je devais faire à bord. Je n’étais pas perdu. Ils ont été très accueillants avec moi.

Vous n’avez pas eu peur au moment de donner vos premières indications en course?
Je n’étais pas là pour surjouer. J’étais là pour faire ce que j’avais à faire. J’ai utilisé mon potentiel en tant qu’athlète. Je pense que ç’a été très apprécié de leur côté. Je me suis épanouie avec cette équipe tout au long du week-end. Je me suis vraiment exécuté sans retenue. Mon but était de me faire comprendre, qu’importe si mon anglais n’était pas parfait. C’est venu vraiment tout seul.

C’était un plus d’avoir Philippe Presti, un Français dans le team USA?
A part Philippe Presti, ce ne sont que des Anglo-Saxons. Même si je me débrouille en anglais, ça rajoute une petite barrière. J’ai beaucoup pu échanger avec lui. Je connais mon poste mais il y avait de petites subtilités. J’en ai parlé avec Philippe pour bien définir les choses. Je n’étais pas perdu sur ce que je devais faire. Aucun stress. Ils m’ont vraiment mise à l’aise.

Comment est Spithill, cette légende du match-racing?
J’avais un peu d’appréhension car je ne le connais que de l’extérieur. Je n’avais jamais trop eu l’occasion de discuter avec lui. C’est quelqu’un qui donne beaucoup de confiance aux autres. On a une bonne relation. Il m’a laissé de la place dans cette équipe et j’ai beaucoup apprécié.

Les Américains veulent vous garder maintenant?
Ils essayent de me trouver un mari américain pour que j’ai un passeport mais ça va être compliqué (rires).

Vous allez revenir dans l’équipe française et débriefer cette expérience?

Je vais leur faire un petit retour sur l’organisation américaine. C’est différent mais pas forcément meilleur. Tout est bon à prendre. Je vais leur livrer ce que j’ai vécu à bord sans dire ‘c’est bien ou c’est mal’.

Le défi français n’a pas encore connu la victoire et là vous faites gagner les Américains. Quel est le sentiment?

Mon week-end est incroyable. Si on me l’avait dit il y a trois jours jamais j’aurais signé. Ca fait chaud au cœur. Je me dis qu’on a jamais rien sans rien. Cette chance je l’ai saisie mais elle est aussi venue à moi. Je suis vraiment contente car je travaille assez dur. C’est une récompense de mon travail.

Propos recueillis par M.M.