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Les mauvais comptes du volley français

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Au bord du gouffre financier, la fédération française de volley-ball risque à tout moment une mise sous tutelle de l'Etat. Ça fait plutôt désordre juste avant le début du championnat du monde (25 septembre-3 octobre) qui débute ce samedi en Italie.

Avec près d’1M€ de déficit sur un budget de 7M€, les finances fédérales sont au plus mal. Patrice Kurtz, nouvellement nommé à la présidence de la fédération française de volley-ball, devra faire des miracles pour rétablir une situation plus que délicate. Condamné à récolter plus de 600 000 euros pour renflouer une trésorerie aux abois, le nouveau patron du volley national, en poste depuis le 31 juillet, sait que la tâche qui l’attend est ardue.

S’appuyant aujourd’hui sur des revenus marketing qui n’excèdent pas le demi-million d’euros (Erréa, Générali et FDJ), la FFVB est plus que jamais au bord du gouffre. Pour exemple, l’an dernier, les primes de résultats, soit 270 000, des volleyeurs de l’équipe de France, vice-champions d’Europe, n’avaient pas été budgétisées.

La colère du monde amateur

Pointée du doigt par le monde amateur qui lui reproche de privilégier le haut niveau aux dépens de la formation et notamment des jeunes catégories, l’instance fédérale s’en remet toutefois à sa base depuis six mois pour éponger ses dettes. En vain ! Initiée au printemps dernier, l’opération « Sauvons le volley tous ensemble », censée récolter 600 000 euros auprès des ligues, des comités départementaux et des clubs, a fait un flop. Seul le tiers des fonds nécessaires a pu être amassé.

Surveillée de très près par le Ministère de la santé et des sports, la FFVB risque à tout moment la rupture, synonyme de mise sous tutelle de l’Etat et de restriction budgétaire. Patrick Kurtz parle de la fédération comme « d’un grand malade ». Les économies sont à faire partout. Pour preuve, lui-même ne se déplacera pas en Italie pour les Mondiaux. Le nouvel homme fort de la Fédération s’est entretenu à ce sujet au début du mois avec Rama Yade.

Concentrés sur le mondial italien qui débute samedi, les Bleus, vice champions d’Europe, semblent bien loin de tous ces tourments. « Tant pis si nous posons des problèmes à la Fédé, cela signifiera que nous avons gagné le titre. Jusqu’à présent, l’équipe nationale dispose des moyens nécessaires pour fonctionner même si nous sommes bien loin de certaines nations que nous allons rencontrer. J’essaie de faire avec les moyens dont je dispose et je dois admettre que nous avons bénéficié de bonnes conditions pour nous préparer. Concernant les primes (250 000 euros), c’est l’un de nos sponsors privés qui les prendra en charge en cas de sacre final et croyez-moi, elles sont bien loin de celles versées dans d’autres sports. »

F.D. et R.M.