RMC Sport

Volley: "Mes coéquipiers parlaient plus du match du lendemain que du conflit", le libéro des Bleus, Jenia Grebennikov, raconte son aventure en Russie

Jenia Grebennikov, ici le 19 juillet 2023, raconte s'être senti "de plus en plus Russe" au contact du pays.

Jenia Grebennikov, ici le 19 juillet 2023, raconte s'être senti "de plus en plus Russe" au contact du pays. - @IconSport

Le libéro des Bleus a passé trois ans au Zénith Saint-Pétersbourg, dans le pays de ses origines. Arrivé sur place quelques mois seulement avant l'invasion de l'Ukraine, le libéro a honoré son contrat jusqu'au bout.

C’était une promesse faite à son père, Boris, international soviétique dans les années 80, celle de "renouer avec [ses] racines" en jouant au moins une fois dans sa vie en Russie. Le libéro des Bleus Jenia Grebennikov a tenu sa promesse.

Le meilleur joueur du monde à son poste a évolué pendant trois ans au Zénith Saint-Pétersbourg, disputant plus de 100 matchs avec l’équipe russe, une formation qu’il avait rejoint en 2021, quelques mois avant que la guerre en Ukraine éclate.

Joint par RMC Sport en mars 2022, Grebennikov nous avait raconté la peur qu’il pouvait lire dans les yeux de ses partenaires, "choqués", dans les jours qui avaient suivi l’invasion de l’Ukraine. Lui-même était inquiet des conséquences de cette tragédie, et se préparait à un retour vers la France avec sa famille.

Jenia Grebennikov est finalement resté en Russie, au plus près de ses racines familiales, s’efforçant d’oublier le contexte angoissant du conflit armé au quotidien, aussi bien chez lui qu’à la salle. Aucun sujet politique n’était abordé.

"Les gens me considéraient comme l’un des leurs"

"On n’en parle pas trop, je préfère ne pas trop en parler", nous confiait-il déjà en 2022. "On n’échangeait pas du tout sur ça", assure-t-il ce mercredi à nos confrères du Télégramme. "Mes coéquipiers parlaient plus du match du lendemain que du conflit."

Au fil du temps, Grebennikov a fini par parfaire sa maîtrise de la langue russe, dont il avait appris les rudiments avec ses grands-parents, et que sa mère mettait un point d’honneur à lui enseigner. La communication avec ses coéquipiers en a été facilitée, tout comme son intégration à ce pays qu’il pourrait ne pas quitter.

"Au fil du temps, je me suis senti de plus en plus Russe, je comprenais mieux les blagues, les gens me considéraient comme l’un des leurs", apprécie Grebennikov dans les colonnes du Télégramme.

Libre de tout contrat, Jenia Grebennikov a entre les mains des propositions en France, en Italie mais également… en Russie. En février, auprès de RMC Sport, Jenia Grebennikov disait vouloir se décider "avant la VNL et les JO".

QM