Volley (Ligue A): le coup de gueule du président de l’AS Cannes qui demande réparation à la Ligue

Jérôme Rousselin, comment expliquer cette dernière place de Cannes en Ligue A masculine?
C’est littéralement extraordinaire. Sur le plan sportif, cette saison a été en dehors de tout ce qu’il est possible d’imaginer. A-t-on déjà vu, en Ligue A masculine, un champion de France en titre devenir relégable… Alors bien sûr, j’assume d’abord les erreurs réalisées en début de saison, les manques dans le recrutement notamment. Et au moment où je prends mes responsabilités, je demande à d’autres dirigeants de prendre les leurs. J’y reviendrai. Ensuite, je n’oublie pas que cette descente aux enfers a débuté avec une série incroyable de onze blessures. Pensez que notre passeur a dû évoluer aux côtés de sept pointus différents. Pour les relations techniques, les automatismes, si importants dans le volley, c’est injouable.
Enfin, après le recrutement d’un nouveau coach en décembre et de nouveaux joueurs au mercato, le groupe a perdu sa dynamique à cause d’un imbroglio fou avec la Ligue Nationale de Volley (LNV). Selon les instances, deux joueurs, Batak et Jimenez, auraient été recrutés hors des périodes légales. Les tergiversations se sont multipliées (les faire jouer, les laisser sur le banc pour ne pas s’exposer) avant que ces deux joueurs ne soient définitivement requalifiés après une décision de la Commission Fédérale qui a confirmé une délibération du CNOSF… tout ça deux jours avant le début des phases finales.
Vous avez pourtant pu jouer avec Batak et Jimenez...
Mais ça me fait une belle jambe de jouer maintenant avec ces deux volleyeurs extraordinaires. Je n’ai pas pu jouer avec eux alors qu’on repartait de l’avant, qu’on demandait de négocier, de se mettre en règle avec la Ligue dès janvier et février... mais nos demandes n’ont pas été entendues. Le président Bouget a été sourd vis à vis de nos demandes. Que ce serait-il passé si Cannes avait pu évoluer avec ces deux joueurs au cœur de l’hiver? On a perdu un match de Coupe de France contre l’Arago de Sète (3-1) sans ces deux joueurs: que ce serait-il passé avec eux? J’affirme qu’il y a eu une perte d’équité grave car je suis sûr qu’avec nos deux joueurs incriminés, nos résultats auraient été différents. Qui peut me dire que nous n’avons pas subi un préjudice grave? Je suis en droit de me poser la question. Et je réponds: l’AS Cannes a subi un préjudice. L’AS Cannes est victime des impérities de la Ligue. L’AS Cannes demande réparation.
Que demandez-vous à la Ligue?
Avec tous les présidents des clubs concernés par les playdowns, nous avons déjà écrit le mois dernier au président de la Ligue pour que la LNV prenne en considération notre préjudice à tous. Cette affaire de litige sur deux joueurs cannois a impacté tout le championnat, pas uniquement le haut du tableau. Pour toute réponse, la LNV nous a méprisé en envoyant un refus abrupt et autoritaire. Mais enfin soyons sérieux! Comment convaincre que, depuis cet hiver, l’AS Cannes a disputé une seconde moitié de saison régulière pleinement libérée. La LNV doit réparer notre préjudice sportivement et financièrement. Nous demandions le maintien du dernier de Ligue A (l’absence de descente donc) et la montée du champion de Ligue B. La saison de Ligue AM se jouerait donc à 15 clubs avec une formation exempte par journée. On peut y réfléchir tous ensemble autour d’une table, à partir de cette lettre des présidents des clubs des playdowns. Je suis soutenu par la présidente et les présidents de ces clubs.
Mais l’AS Cannes est dernier et sportivement doit descendre en ligue B. Ils vont peut-être avoir moins envie de vous soutenir maintenant qu’ils sont moins concernés par la descente...
Je ne doute pas du soutien aujourd’hui de ces clubs. La solidarité est une valeur forte du volley et du sport. Ils sont solidaires. Tous les présidents des trois championnats de France de volley aurait fait de même. Je ferai tout pour défendre les intérêts de l’AS Cannes et ne pas descendre en Ligue B. Tout. Que ce soit devant le CNOSF ou un tribunal administratif. Le calendrier de ces instances sportives et judiciaires n’est pas calqué sur l’agenda de reprise du championnat 2022-2023. Vous imaginez une décision du CNOSF ou un acte judiciaire demandant le maintien de l’AS Cannes au mois d’octobre, quand le championnat aura repris. Peu importe le club. Peu importe l’image d’un président audacieux. Peu importe les inimitiés. L’AS Cannes doit être entendue et défendue. Je suis déterminé à faire valoir mes droits. On est victime et on est jugé deux fois, par le CNOSF puis le Conseil fédéral, innocent. On est victime d’un règlement mal fait et mal interprété par les dirigeants de la ligue. Il a eu des erreurs de la Ligue. Il faut aujourd’hui les réparer. On ne sanctionne pas les victimes. On n’est pas coupable.
Comment va se terminer la saison?
En apothéose avec Kendji. Après Gims, Black M, Kev Adams et un gala de MMA, un nouveau "Dragon show" va clôturer cette saison pour tous nos supporters et nos partenaires. Dès 14h, le parvis du Palais des Victoires accueillera de nombreuses animations, puis à 18h ce sera le match entre l’AS Cannes et Cambrai, avant de transformer le Palais en salle de spectacle pour un concert de Kendji Girac (Gratuit pour les moins de 6 ans et places de 25 à 50 euros).