Athlétisme: après l’échec à Doha, la Fédération vise 3 à 5 médailles aux JO

Florian Rousseau - Icon Sport
Les sourires sont enfin de retour sur les visages du président de la Fédération Française d'Athlétisme, André Giraud, et du Directeur Technique National, Patrice Gergès. Après des championnats du Monde de Doha catastrophiques (deux médailles et seulement six finalistes) et des affaires de dopage à répétition, un homme vient renforcer l’équipe dirigeante et redonner de l’espoir: Florian Rousseau. L’ancien triple champion olympique de cyclisme sur piste prend ses fonctions de directeur de la Très Haute Performance. Sous l’autorité du président, mais sur un pied d’égalité avec le DTN, Patrice Gergès, il sera en charge d’accompagner, avec la cellule haute performance (Mehdi Baala, Romain Barras et Laurence Bily) la trentaine d’athlètes médaillables de l’équipe de France. "C’est l’athlétisme du 21e siècle", selon le président André Giraud. "Après l’échec de Doha, on a mûri notre réflexion, une nouvelle organisation était nécessaire. Le DTN ne peut pas tout faire, d’où la venue de Florian Rousseau, mais Patrice était d’accord avec moi."
Rousseau ne vient pas marcher sur les plates-bandes du DTN
Dans les faits, Patrice Gergès ne perd aucune de ses prérogatives. Mais en ce qui concerne un noyau dur d’athlètes de très haut niveau (Mayer, Lavillenie, Diniz, Robert-Michon, Lamote, Martinot-Lagarde…), c’est Florian Rousseau qui prend le relais et intègre le comité de sélection. La décision finale reste toutefois dans les mains du Directeur Technique National. Si certains ont pu craindre une rivalité exacerbée entre un DTN mis de côté et un nouveau loup dans la bergerie, Patrice Gergès rassure: "J’ai compris qu’il était important d’avoir quelqu’un à mes côtés, disponible à 100% pour le haut niveau. Je voulais déjà faire venir Florian en 2017. Ce n’était alors pas possible. En 2020, ça l’est, donc tant mieux!." Et Florian Rousseau d’ajouter: "Je ne viens pas remplacer le DTN. Ma mission est claire, c’est d’apporter mon vécu aux athlètes et aux encadrements."
L’expérience de l’ancien triple champion olympique pour vivre les Jeux
L’ancien triple champion olympique vient donc apporter son souci du détail. "Il y en a beaucoup, mais c’est par exemple mettre en garde sur l’environnement. Je connais très bien le Japon pour y avoir été un an grâce au Keirin (discipline de cyclisme sur piste) et je sais que le climat y est particulier. En été, ce sera la saison des typhons. Je dois préparer les athlètes au fait que des pluies énormes peuvent tomber, et décaler des épreuves, les retarder. Il faut être prêt à ça. On a aussi lancé des études sur le sommeil pour ne pas subir le jet-lag.". Rousseau va dans un premier temps "écouter et dialoguer". Une sorte d’audit des athlètes visés. Il commencera un tour de France dans les jours qui viennent, ira en Chine pendant les Mondiaux en salle, et sera au centre du stage de l’équipe de France à Potchefstroom, en Afrique du Sud en avril.
Plus de trois médailles pour se relever de la catastrophe qatarienne
Le staff des Bleus ainsi armé, Patrice Gergès veut 3 à 5 médailles et 12 finalistes aux Jeux olympiques. "C’est l’objectif depuis mon arrivée en 2017. Je savais que Doha serait compliqué. C’était plus compliqué que prévu. Mais on a changé les choses pour repartir de l’avant." Rousseau sait que le défi est colossal. "On m’a répété 'dans quelle galère tu t’embarques' mais je crois beaucoup en la FFA et au potentiel des entraineurs et des athlètes." Pour schématiser, Florian Rousseau doit réussir aux JO de Tokyo pendant que Patrice Gergès prépare les Bleus à Paris 2024. Capital pour le président André Giraud: "Et la première pierre, ce sont les championnats d’Europe à Paris fin août. Cela permettra aux jeunes espoirs français de briller et de les préparer aux Jeux de Paris. Et ça mettra en avant la qualité de l’organisation française."
En cas d’échec à Tokyo, tout pourrait exploser à quatre ans des Jeux de Paris
Pourtant, l’attelage Giraud - Gergès - Rousseau devra réussir à ramener des médailles du Japon pour tenir au-delà de 2020. Le nouveau venu a signé un contrat jusqu’en septembre, après les championnats d’Europe de Paris. En cas d’échec, il ne devrait pas rester et la fin d’année sera décisive aussi pour André Giraud puisque les élections à la présidence de la FFA auront lieu en décembre.