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Athlétisme: "Ce n'était pas dans mes objectifs de la saison", la joie de Bonnin, sacrée championne du monde à la perche

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La perchiste bordelaise Marie-Julie Bonnin s'est confiée sur RMC après son titre de championne du monde en salle décroché à la surprise générale à Nankin.

Une vraie surprise. Marie-Julie Bonnin ne s'attendait pas à devenir championne du monde en salle de saut à la perche, samedi 22 mars à Nankin (Chine). Une première pour la Bordelaise de 23 ans. "J'ai du mal à intégrer, parce que ce n'était pas du tout dans mes objectifs de la saison", admet-elle dans l'Intégrale Sport sur RMC.

"C'est juste génial d'avoir été au rendez-vous le jour J, malgré le décalage horaire et les conditions du concours parce qu'il y a eu un très gros temps de latence entre les sauts du début et la fin. Je suis très contente et fière de ce que j'ai produit", confie la nouvelle détentrice du record de France de la discipline (4,75 mètres).

"J'avais l'impression d'être en meeting"

Le concours a duré près de trois heures, en raison d'une interruption pour régler un problème technique sur les poteaux du sautoir. Ce qui l'a peut-être aidée à dédramatiser encore plus la situation. Car au début du mois, à Apeldoorn (Pays-Bas) pour les championnats d'Europe en salle d'athlétisme, la médaille de bronze n'avait pas été très bien vécue: "J'étais complètement stressée parce que tout le monde me répétait sans cesse que ce serait bien d'avoir une médaille. J'y suis allée complètement crispée, je n'ai pas pu me libérer à 2000% et produire ce que je sais faire".

"Là, aujourd'hui, j'avais l'impression d'être en meeting avec les filles avec lesquelles j'ai l'habitude de sauter. Cette fois-ci sans pression parce qu'on n'attendait rien de moi. (...) Je suis convaincue que cet état d'esprit m'a largement facilité la tâche", estime-t-elle.

Ce titre, c'est aussi la récompense d'avoir accepté de se faire aider au début de sa carrière pour surmonter une peur de tomber en plein saut. "C'est quelque chose qui a été traité. Ça m'a vraiment perturbé pendant deux ou trois ans. À l'entraînement, je faisais des lignes droites, je n'étais plus capable de déclencher un seul saut. À l'époque, on me disait que je n'avais pas un mental de championne si je n'étais pas capable de m'en sortir toute seule. Mais j'ai envie de prouver aux gens que non, qu'on a le droit de se faire accompagner, de se faire aider au niveau de la préparation mentale", conclut Marie-Julie Bonnin, "persuadée" qu'elle ne serait pas au sommet aujourd'hui savoir avoir mis son ego "de côté".

https://twitter.com/julien_absalon Julien Absalon Journaliste RMC Sport