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Athlétisme (Championnats d'Europe): Yanis Meziane, l’espoir prêt à gagner chez les grands

Athlétisme - Yanis Meziane

Athlétisme - Yanis Meziane - Icon Sport

Le 800m français a rarement été aussi dense avec trois athlètes possédant des records à moins d’1’44’’30. Gabriel Tual et Benjamin Robert sont les locomotives du double tour de piste depuis quatre ans mais ni l’un ni l’autre ne sont parvenus à monter sur un podium international en plein air. Et c’est le petit jeune, Yanis Meziane, qui pourrait bien les coiffer au poteau. Demi-finaliste mondial à Budapest en 2023, le natif du Japon semble mûr pour enfin offrir à la France un successeur à Pierre-Ambroise Bosse. Il est l’un des grands favoris du 800m romain aux championnats d’Europe.

"Il y a deux ans, je regardais Benjamin (Robert) et Gabriel (Tual) comme des stars! Peut-être pas comme des idoles mais je voulais être comme eux, à leur niveau. Et je crois que j’y suis parvenu", savoure Yanis Meziane. "On est tous les trois dans le même bateau, avec les mêmes envies. Aucun ne se démarque encore vraiment, mais je crois que cela nous tire vers le haut". Le Français, né au Japon en 2002 alors que son papa y travaillait, fait figure de médaillable lors de ces championnats d’Europe d’athlétisme de Rome. Avec seulement deux courses dans les jambes en 2024, il a réussi un chrono en 1’44’’13 au Maroc pour sa rentrée lors du meeting de Marrakech, en terminant 3e derrière des stars de la discipline, les Kényans Wanyonyi et Kinyamal.

Champion d’Europe espoirs en 2023, chez les grands en 2024?

"Je rentre pour prendre des repères et à l’arrivée je fais un super chrono, c’était une course super bien gérée. Trois jours après, je suis un peu plus déçu de terminer 3e à Marseille mais avec encore un chrono sous 1’45. Tout va bien, mon coach est contente". Un Meziane rassuré et rassurant pour le début d’une saison qui doit être celle de la confirmation. Après son titre de champion d’Europe espoirs en 2023, il se sent capable d’affronter son statut de favori. "La pression, je ne la ressens pas sincèrement. Je rentre dans un championnat où la médaille est clairement l’objectif. Si je me plante, je serai dégoûté évidemment mais pas forcément inquiet avant les Jeux. Le 800m c’est beaucoup d’aléatoire tout de même et le plus dur est d’entrer en finale".

"Sur la piste, je débranche le cerveau"

Une humilité qui colle au gamin qui étudie à Evry. Meziane a d’ailleurs validé sa quatrième année à Polytech option agroalimentaire. "C’est mon équilibre. L’école, c’est mon côté studieux et quand j’arrive sur la piste, je débranche le cerveau. Il faut certes rester lucide, cela peut paraître paradoxal, mais je m’éclate et je ne me pose pas de questions, je ne laisse pas les ondes négatives me parasiter. C’est ma double vie à moi". A moins de deux mois des Jeux olympiques, Meziane peut changer de dimension au sein de l’équipe de France. Il arrive en Italie avec le deuxième meilleur temps des engagés, derrière le local Catalin Tecuceanu (1’44’’01). Les Français sont bien en place puisque Gabriel Tual est 3e à ce classement. Et il ne faudra pas oublier le Britannique Elliot Giles, ni l’Espagnol Adrian Ben.

Aurélien Tiercin