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Athlétisme: suspendue pour dopage, Claude-Boxberger compte "revenir plus forte"

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Après son contrôle positif à l’EPO en septembre 2019, Ophélie Claude-Boxberger a été ce mercredi suspendue deux ans par la commission des sanctions de l’Agence française de lutte contre le dopage. La spécialiste du demi-fond prépare son retour à la compétition même si l’AFLD, qui demandait une sanction de huit ans, peut faire appel.

Ophélie Claude-Boxberger, êtes-vous satisfaite de cette décision ?

Je suis un peu déçue car j’espérais une relaxe. Après, ça fait déjà 18 mois que je suis suspendue, il reste donc environ six mois avant de reprendre la compétition. Ils ont quand même retenu, dans les écrits, qu’Alain Flaccus (son ex beau-père et assistant, qu’elle accuse de l’avoir dopée à son insu, ndlr) pouvait être à l’origine de l’injection… Je vais profiter de ce temps là pour continuer à m’entraîner et revenir plus forte.

Vous ne comptez donc pas faire appel ?

La décision n’a pas encore été prise, on doit en discuter avec mon avocat. Mais étant donné qu’il ne reste que six mois avant de recourir, je ne sais pas si ça peut être intéressant.

Comment avez-vous vécu ces 18 derniers mois ?

Ça a été très compliqué de traverser cet ouragan. Le 5 novembre 2019 (début de sa suspension provisoire), ma vie s’est un peu arrêtée. Je vais essayer de retirer des choses de cette expérience : m’entourer de meilleures personnes, faire attention à mon entourage. Par exemple, je regrette le fait d’avoir réintégré Alain Flaccus. Mes proches, mon groupe d’entraînement, mon club m’ont toujours soutenu. Mes détracteurs étaient plutôt des gens anonymes, sur les réseaux sociaux. Je comprends aussi que la Fédération puisse garder un droit de réserve par rapport à cette histoire et qu’ils attendent la décision avant de pouvoir se prononcer… Ces 18 mois m’ont permis de faire le point et d’envisager l’avenir plus sereinement.

Une page se tourne pour vous ?

Sur l’aspect sportif, oui. Il reste ensuite le côté judiciaire, avec la plainte que j’ai déposée contre Alain Flaccus pour empoisonnement et une autre plainte pour viol aggravé (elle l’accuse de l’avoir violée entre 2002 et 2007, alors qu’elle était mineure, ndlr).

Quelles sont vos ambitions sportives aujourd’hui ?

Je n’ai jamais arrêté de m’entraîner, c’est ce qui me permettait de garder espoir et d’avancer. Il y a une course qui me tient très à cœur, c’est le cross d’Arnay-le-Duc (Côte d’Or), où le frère de mon papa habite. Elle a lieu le 11 novembre et j’aimerais vraiment y faire mon retour à la compétition. Sur les objectifs à moyen terme, il y aura les championnats du monde en salle, les championnats d’Europe et l’objectif ultime reste les Jeux Olympiques de 2024. Ça me laisse un peu de temps pour me reconstruire, me remettre psychologiquement de ces 18 mois très compliqués et d’envisager la suite plus calmement.

Valentin Jamin