Beer Mile, un record sous pression

James Nielsen, le futur-ex recordman du Beer Mile, avant sa performance de 4'57'' - DR
A ce qu’il parait, les Américains ont 20 ans d’avance sur nous. Avec le Beer Mile, ça se confirme. Depuis 1989, ce concept simple et alcoolisé fait des ravages chez les Anglo-Saxons alors que l’hexagone reste toujours hermétique à cette tendance d’autant qu’aucun Français ne peut ignorer que « l’abus d’alcool est dangereux pour la santé », loi Evin oblige. Mais les fans du concept Beer Mile n’ont que faire de ce message « bourré » de bon sens en proposant un défi simple : parcourir 1 mile (1,609km) le plus rapidement possible, soit quatre tours de terrain… en ingurgitant une bière à chaque tour ! Donc 4 bières. Tout un programme.
Un programme, certes burlesque et décalé, mais qui s’adresse toutefois à des runners confirmés, comme le prouve le profil de James Nielsen, l’ancien recordman du monde de cette « discipline » (en 4’57’’), qui a été sacré par le passé deux fois champion universitaire américain du 5km. Avant d’être détrôné il y a tout juste 48 heures par l’Australien James Hansen, en 4’56’ (record en cours d’homologation).
Pas à la portée de tous
C’est au Canada que le Beer Mile a vu le jour, un soir d’août 1989. Certainement un peu trop « atteints » par le soleil de plomb ontarien, sept copains inventent ce sport déjanté digne de figurer au programme des 3es mi-temps. L’idée va se répandre comme une traînée de poudre, avec règles officielles à l’appui. Des épreuves de masse sont même régulièrement organisées. Preuve de la popularité du concept, même des athlètes réputés comme Nick Symmonds (vice-champion du monde du 800m en 2013) ont testé ce challenge arrosé. Et devinez quoi ? Il s’est cassé les dents sur la barrière symbolique des 5mn, ne parvenant pas à faire mieux que 5’19. Comme quoi, ce record du Beer Mile vaut peut-être bien plus qu’on ne le croit.
Outre-Atlantique, en tout cas, on a parfaitement pris conscience de la valeur du chrono du Californien Nielsen. L’an passé, l’Américain avait eu droit aux faveurs des plus grands titres, comme Sports Illustrated, the Wall Street Journal et USA Today. Rien que ça ! Les Américains ont bien 20 ans d’avance.