Boslak : « Il y a de la place pour un podium »

Vanessa Boslak - -
Vanessa Boslak, vous avez connu une petite alerte à l’entraînement samedi dernier (blessure à la main, ndlr), comment allez-vous ?
Ça va plutôt bien. Je me suis fait une petite frayeur à l’entraînement. J’ai cassé une perche lors de la flexion. Il y a eu un bruit sourd comme un tir à la carabine. Les gens de l’accueil sont même venus voir ce qu’il se passait. J’ai été sonné pendant une dizaine de minutes. J’avais une main complètement inerte. La douleur était localisée sur le pouce. J’avais quelques examens et nous avons vu une petite déchirure du court fléchisseur d’1 cm sur 1cm. A présent, tout va bien, je ne ressens plus de douleur. Tout se passera bien pour la compétition.
Avez-vous envie de savourer pleinement ces Jeux Olympiques de Londres ?
C’est évident. Je suis passée par trois années compliquées en raison de plusieurs blessures au genou. J’ai eu quatre opérations. Quand j’ai repris, mon objectif était de me refaire plaisir au saut à la perche avec la reprise dans des petites compétitions, sans forcément penser au côté international. Au fur et à mesure, tout s’est remis en place et par conséquent, les objectifs remontent aussi. A un moment, je me suis dit, il faut que j’aille aux JO et vivre de belles émotions fortes. J’ai eu l’occasion de faire les deux dernières olympiades et les vivre, c’est magnifique.
Votre 2e place aux Championnats du monde en salle d’Istanbul le 11 mars dernier laisse présager de belles perspectives…
Je suis arrivé aux Championnats du monde la fleur au fusil. J’étais l’une des plus mauvaises inscrites sur le circuit. J’ai su le jour J me faire plaisir. J’ai pensé à certains points techniques qui m’ont fait oublier cette pression. Ça m’a permis de me lâcher. J’ai envie de repartir dans cette optique pour les Jeux Olympiques. Je veux avoir le sentiment d’avoir tout donné et ne laisser aucune place à la frustration.
Avec une Yelena Isinbayeva en plein doute, y’a-t-il un bon coup à jouer pour le titre olympique ?
A l’heure actuelle, il n’y a pas de filles au-dessus du lot. Toutes les filles restent entre 4m70 et 4m80. Il y a de la place pour un podium. Il est clair qu’Isinbayeva n’est pas en confiance (3 échecs au meeting de Monaco, le 20 juillet dernier). On la voit déstabilisée. Elle ne doit pas être bien dans ses pompes en ce moment. Si dans la perche, nous doutons, on peut devenir du meilleur au plus nul en un rien de temps. C’est la notion de confiance qui domine dans notre sport. Les changements de cadre de vie et d’entraîneur l’ont peut-être perturbée sur le plan technique. Ensuite, le doute et la peur s’installent.