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Champion du monde du 100m à 96 ans !

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Lyon accueille du 4 au 16 août les 21es championnats du monde d’athlétisme « Masters ». La compétition rassemble 8.000 athlètes venus d’une centaine de pays, âgés de 35 à… 98 ans ! Des « vétérans » toujours verts, loin d’avoir renoncé à la performance. Découverte.

Même chez les plus anciens, la course reine reste le 100m. Et lors des Mondiaux « Masters », la ligne droite la plus populaire met aux prises sept gazelles de plus de 90 ans. Chez les hommes, un Britannique de 96 ans l’a emporté devant un Brésilien de… 98 ans ! Au petit trot, Charles Eugster a enlevé l’or en 23’’50 (le record du monde de la catégorie M90, de 90 à 94 ans, est de 17’’53). Essayez pour voir. Chez les plus de 35 ans, forcément ça va plus vite. Le recordman du monde s’appelle Linford Christie, champion olympique en 1992 et qui à 35 ans passait encore sous les 10’’ (9’’97).

Quelles que soient les catégories, ces Mondiaux « Masters », c’est du sérieux. Tribunes pleines, speakers, chambre d’appel, stade d'échauffement : le décorum colle à celui des grands championnats. Et en termes d’investissement, ces vétérans ne laissent rien au hasard et jouent la compétition à fond, comme les « jeunes ». « On a juste oublié que ce sont des athlètes. Ils s’entraînent comme tout le monde. Et ils viennent pour faire de la performance, souligne Marcel Ferrari, président de la Ligue Rhône-Alpes et organisateur de l’évènement. Ils viennent pour gagner une médaille, ils sont dans un esprit complètement de compétition. » A voir les torses galbés, les échauffements, les séances de récupérations d’athlètes de plus de 60 ans qui en paraissent 10 de moins, difficile de ne pas être convaincu.

« On ne vient pas rigoler, on vient chercher la médaille »

Ici peu de touristes venus uniquement pour l’amour du sport. Deux profils se côtoient. Il y a ceux passés près du haut niveau qui n’ont jamais arrêtés. Et d’autres ayant pratiqué une discipline dans leur jeunesse à bon niveau, qui ont stoppé leur activité puis ont décidé de reprendre. « L’âge ne change rien du tout à la combativité, au contraire. Là, on paye pour venir, témoigne la sprinteuse Maryvonne Icarre. Une fois qu’on est là, on a tellement investi que ce n’est pas pour jouer. On ne vient pas rigoler, on vient chercher la médaille ». Si sur la piste, on ne se fait pas cadeau, passé la ligne, la convivialité reprend le dessus entre « fondus ».

L’aspect « mondial » de l’évènement (plus de 100 nationalités représentées) renforce un peu plus l’excitation. « C’est un rêve de gamin ! Entrer dans la chambre d’appel, être appelé, on parle avec des athlètes qui viennent d’un peu partout, c’est super », s’enthousiasme Julien Chassang engagé sur 1500 mètres. Bien sûr, certains de ces athlètes ont parfois d’autres préoccupations comme ce fondeur, bien dans ses sixties, qui a troqué les pointes contre des baskets « parce que ça lui faisait mal aux tendons ». Ou ce jeune homme de 84 ans filant au club France pour vérifier que ses records ont bien été notifiés au palmarès. Jeudi, les athlètes feront relâche. Au tableau des médailles, la France faisait la course en tête mardi soir avec 143 médailles, dont 60 en or, devant l'Allemagne (132 médailles, dont 50 en or) et la Grande-Bretagne (80 dont 34 en or). Une vraie performance car l'Allemagne a remporté toutes les précédentes éditions.

S.R avec J.T