Championnats d’Europe : et de trois pour Lavillenie !

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Le sourire reste mesuré, loin de l’euphorie qu’on pourrait attendre après un nouveau sacre. A tel point que Kévin Menaldo parait presque plus heureux que lui, avec sa médaille de bronze. Renaud Lavillenie vient pourtant de décrocher l’or dans ces championnats d’Europe de Zurich. Mais quand on empoche son troisième titre européen consécutif, on commence à s’y faire. « Ça a eu l’air facile, analyse-t-il. Mais de l’intérieur, ça ne l’était pas. Ne serait-ce que sur mon premier essai à 5,65m, j’ai le petit palpitant, je me dis : ‘‘Ne fais pas le con’’. »
Renaud Lavillenie a passé la plus grande partie de sa finale assis sur le banc. En spectateur, il a vu ses adversaires tomber un par un, avant de placer une attaque finale à 5,80m. Et de débuter son concours. Petite frayeur à 5,90m avant de demander une barre à 6,01m. Et c’est là que ça coince pour le champion olympique de la discipline. Il n’a donc toujours pas passé six mètres cet été, depuis même ce fameux 15 février et ce record du monde en salle à Donetsk (6,16m). Quand on est habitué à repousser ses limites, on fait forcément la fine bouche. Mais l’intéressé relativise. « La bonne chose, c’est que je n’ai pas encore fait le record des championnats, donc j’ai encore un objectif pour dans deux ans », confie Lavillenie. Jamais rassasié.
Menaldo, un petit nouveau à surveiller
Derrière Lavillenie, c’est un autre concours qu’ont mené les perchistes. Parmi eux, un jeune de 22 ans, qui disputait ses premiers championnats d’Europe en plein-air. Kévin Menaldo a décroché le bronze, ex-aequo avec le Tchèque Jan Kudlicka. Bien inspiré par son illustre ainé. « C’est bon pour toute la perche française, résume Gérald Baudouin, l’entraineur de Kévin Menaldo. Renaud, c’est une locomotive, un grand professionnel. Il est champion olympique et recordman du monde. Forcément, tout le monde veut le battre ! Maintenant, il y a encore beaucoup de chose à faire. »
Pour grimper de deux marches sur ce podium européen, Menaldo aurait dû bondir au moins 20 centimètres plus haut, lui qui a un record personnel à… 5,72m. Autant dire une montagne à escalader. Pourtant, le Français partage avec Lavillenie la volonté de toujours faire mieux : « Je vais faire un peu la fine bouche parce que la barre à 5,75m m’aurait permis de faire deuxième. Il ne manquait vraiment pas grand-chose. » Menaldo a donc une marche de progression, comme le confirme son entraîneur : « Kévin a 22 ans donc on prépare aussi l’avenir. Il y a la tradition de la perche française. On a aussi de très bons cadets. On construit. » Derrière le capitaine Lavillenie, la relève se fait les griffes.