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Ch. de France : le patron, c’est Vicaut !

Jimmy Vicaut

Jimmy Vicaut - -

A 21 ans, le Parisien a détrôné Christophe Lemaitre de son titre de champion de France du 100m ce samedi au stade Charléty. Il a surtout frappé un grand coup en vue des Mondiaux en passant pour la première fois sous la barre des 10 secondes (9’’95).

Et si on avait assisté à un passage de témoin, ce samedi au stade Charléty ? Le sprint français a en tout cas vécu une journée mémorable à Charléty. Triple champion de France du 100m, Christophe Lemaitre a lâché sa couronne nationale à son rival, Jimmy Vicaut. Impossible de discuter le premier sacre du Parisien de 21 ans. En séries, celui-ci avait déjà frappé un grand coup en franchissant pour la première fois de sa carrière la barre des 10 secondes. Son chrono : 9’’95, à trois centièmes du record de France de Lemaitre. « J’en ai eu des frissons », jubile Vicaut pour qui « l’émotion fut moins forte en finale. »

Mais qu’importe, il s’agissait bien d’un premier avertissement sans frais pour le double champion d’Europe en titre. En finale, la supériorité du Parisien sera encore plus impressionnante. Loin, très loin devant Lemaitre (10’’19), Jimmy Vicaut s’offre une deuxième ligne droite dans un chrono identique 9’’95. Lui qui courait depuis si longtemps après cette barre si symbolique des 10 secondes peut souffler un grand coup : « Après les 10’’02 à Rome, je me prenais un peu trop la tête. Maintenant, je serai libéré. »

Lemaitre : « Je ne suis plus tout seul »

Son entraîneur Guy Ontanon est lui aussi ravi de voir son protégé passer un cap important. « Le titre et passer sous la barre des 10 secondes étaient les deux objectifs inscrits sur les tablettes, rappelle-t-il. Mais Christophe est le champion d’Europe en titre. Il reste dangereux. Il va remettre certaines choses en question et revenir encore plus fort car c’est un grand champion. Il reste le leader. »

Déçu après sa défaite, l’Aixois était pourtant presque aussi soulagé que Jimmy Vicaut. « Je ne suis plus tout seul, glisse Lemaitre. Cela va me motivera pour courir vite à chaque championnat de France. J’aurai moins de médias sur les épaules. Ce sera parfait ! » Ce sera sans doute le cas du 10 au 18 août à Moscou, où Jimmy Vicaut aura une toute autre pression à assumer. « Peut-être que je vais faire n’importe quoi là-bas, prévient-il, comme pour se protéger. En tout cas, je ne me considère pas comme le numéro un du sprint français. Tout peut changer. »

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