Christian Lemaitre : « Ce que fait Christophe, c’est monstrueux »

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Comment vivez-vous les derniers exploits de votre fils lors de ces Championnats de France ?
C’est sûr que ce sont des moments énormes à vivre. Hier, j’ai d’ailleurs fondu en larmes quand il est passé sous la barre des 10 secondes sur 100 mètres. Pour moi, c’est monstrueux ce qu’il fait en ce moment. En fait, c’est vraiment du pur bonheur. Mais je suis surtout très heureux pour lui parce qu’il mérite tout ce qui lui arrive car c’est un gros travailleur. Il bosse vraiment dur. Il en veut. Et puis sur la piste, c’est un bagarreur.
Mais on a tout de même l’impression que malgré ses récents coups d’éclat, il garde la tête sur les épaules. Etes-vous d’accord ?
Oui, c’est vrai. Christophe est toujours très conscient de qu’il entreprend. Puis, pour lui, ce qu’il a fait hier appartient déjà au passé. Christophe c’est ça, il met en permanence les compteurs à zéro pour repartir sur quelque chose de nouveau dans le but d’avancer.
Pouvez-vous nous parler de sa personnalité ?
En fait, c’est un garçon plutôt calme qui est aussi très pugnace. Que ce soit pour son sport ou pour ses études, il ne lâche rien. La semaine dernière, quand il a obtenu son bac, il a relâché la pression. Cela lui a permis de se concentrer pleinement sur l’athlétisme. Puis, ce n’est pas quelqu’un qui a la grosse tête. Il n’aime pas frimer. Son sponsor lui a d’ailleurs proposé d’inscrire son nom sur les chaussures mais Christophe a refusé. Comme je vous l’ai dit, mon fils est quelqu’un de très discret. Je suis très fier de lui.
« A Paris, il peut surprendre »
Quel sont ses défauts ?
Comme tout le monde, il a des petits défauts. De temps en temps, il peut être colérique mais ça lui passe très vite. Mais c’est parce qu’il n’aime pas perdre. Si ça se passe mal sur une course, ce sont les parents qui trinquent. Mais ce n’est pas grave, on s’y habitue. Il est comme ça. Je le prends tel qu’il est.
Lors des compétitions, êtes-vous en permanence avec lui ?
Nous, tant qu’on peut le suivre, on le fait. Que ce soit moi ou ses deux frères. C’est important pour lui. Ça lui évite d’être seul. Christophe n’a qu’à se préoccuper de ses courses.
C’est bientôt les Championnats d’Europe de Barcelone. Etes-vous optimiste pour votre fils ?
Oui, on attend ça avec impatience. Mais il y a aussi le meeting de Paris dans moins d’une semaine. Je pense qu’il va vouloir se faire plaisir parce qu’au Stade de France, il y aura Usain Bolt et tous les autres. Et il peut surprendre. Alors, on verra bien ce que l’avenir nous réserve.