
Amsalem : « Faire plus de dix médailles »

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Bernard Amsalem, dans quel état d’esprit les 60 athlètes français abordent-ils ces championnats d’Europe ?
Jusqu’à présent, la saison s’est très bien déroulée. Les championnats de France ont été d’un très bon niveau et nous avons l’ambition de réussir de bons championnats d’Europe. A Split en 1990, nous avions ramené 10 médailles. Nous allons essayer de faire plus cette fois, même si ce total serait déjà très satisfaisant. Quant aux titres, l’ambition est d’en conquérir au moins 5, ce qui serait un record. L’objectif global est d’être dans les trois meilleures nations européennes. Les Russes sont intouchables. Nous serons à la lutte avec les Anglais, les Allemands et peut-être les Polonais.
La présence de Ladji Doucouré, qui n’a pas réussi les minimas, fait débat. Y a-t-il eu passe-droit ?
Ladji est un peu le symbole de cette équipe de France, il en est l’un des leaders. Il est aussi le trait d’union entre les jeunes et les plus anciens. Le DTN Ghani Yalouz a eu raison de le sélectionner. Certes il n’a pas fait les championnats de France, ce qui était obligatoire, mais en les faisant il risquait une nouvelle blessure. Un diagnostic médical et technique a été établi. Même s’il a connu des saisons difficiles depuis 2006, Ladji reste une valeur sûre de l’athlétisme français. On sait qu’il va tout donner, qu’il ne trichera pas. On ne pouvait pas se priver d’un tel potentiel de médaille.
« Nos athlètes donnent toujours une bonne image de la France »
Quid des femmes, qui ne remportent plus de médailles internationales depuis 2005 ?
On est dans un creux de génération. Chez les jeunes, les 15-17 ans, l’avenir s’annonce intéressant. Il faudra attendre quatre ou cinq ans avant d’atteindre le niveau masculin. Pourtant, les femmes sont celles qui adhèrent le plus à la fédération. La solution passe par la détection. Le problème, c’est que beaucoup de filles ne veulent pas faire de haut niveau. C’est à nous de mieux les préparer psychologiquement. Mais c’est peut-être aussi une problématique de société…
Ces championnats sont le premier grand rendez-vous du sport français depuis la débâcle de la Coupe du monde. Avez-vous reçu des consignes pour donner une bonne image de la France ?
Pas de consigne, pas de mission. Notre objectif ici, c’est seulement d’obtenir les fruits de notre investissement sur nos jeunes talents. Pour le reste, nos athlètes donnent toujours une bonne image de la France, ils ont un comportement exemplaire. Pourquoi le leur répéter ? Porter le maillot de l’équipe de France, c’est une charge et une fierté pour eux. Ils en sont parfaitement conscients.