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Barras, un succès qui vient de loin

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Presqu’inconnu du grand public avant les Championnats d’Europe de Barcelone, Romain Barras a crevé l’écran jeudi grâce à sa superbe victoire dans le décathlon. Il rejoint Christian Plaziat (1990) et Alain Blondel (1994) au palmarès.

16 ans que l’on attendait ça. Le dernier champion d’Europe français du décathlon, Alain Blondel, vainqueur à Helsinki en 1994, s’est enfin trouvé un successeur en la personne de Romain Barras. Ironie du sort, les deux hommes ont été sacrés avec exactement le même nombre de points (8453). Gratifié d’un « Bienvenue au club » par l’ancien champion, Romain Barras, qui fêtera ses 30 ans dimanche, n’a pas caché son émotion : « Je ne réalise pas encore. Juste après mon sacre, j’avais vraiment envie de pleurer. Il y a tellement de choses auxquelles je pense à ce moment précis. C’est vraiment énorme ! »

Régulier tout au long de l’épreuve, Barras affiche un tableau de perfs sans fausses notes : 11.09 sur 100m, 7, 24m à la longueur, 15, 15m au poids, 2, 04m à la hauteur, 48.33 au 400m, 14.22 au 110m haies, 44, 51m au disque, 5, 05m à la perche, 65, 77m au javelot et 4:28.43 sur le 1500m. Champion du monde universitaire en 2003, 5ème des derniers Jeux Olympiques de Pékin, Romain Barras signe la plus belle victoire de sa carrière dans l’antre du stade Montjuich de Barcelone.

Des boîtes à chaussures en guise de haies

Originaire de Calais, le nouveau champion d’Europe est tombé dans la marmite de l’athlétisme dès sa naissance. Son père Pascal, professeur d’EPS et passionné d’épreuves combinées, a très vite orienté les choix sportifs de son rejeton. A deux ans et demi, Romain développait déjà sa technique des haies en franchissant des boîtes à chaussures dans le couloir de l’appartement familial. Des haies qui sont devenues aujourd’hui l’un de ses points forts ! Chez les Barras, l’athlétisme est une affaire de famille. Les deux cadets, Guillaume et Diane, pratiquent le décathlon et l’heptathlon à un haut niveau.

Barras s’entraîne au pole France d’épreuves combinées de Montpellier, sous la direction de Jean-Yves Cochand, avec ses potes Nadir El Fassi (classé 12ème du décathlon) et Florian Geffrouais (16ème). Taquins, ces derniers justifient le titre de leur camarade d’entraînement par une particularité anatomique : « Il a le cul plat ! C’est ce qui lui a permis de franchir une barre de 2, 04m à la hauteur, sans doute le tournant de la journée. » Une révélation qui risque d’entacher la réputation de beau gosse du médaillé d’or, récemment élu « Athlète le plus sexy des championnats d’Europe » par le magazine… Têtu ! Beau, talentueux, sympa, cité en exemple par le directeur technique national Ghani Yalouz, Romain Barras dispose de tous les atouts pour devenir l’une des nouvelles coqueluches de l’athlétisme français. On attend désormais la confirmation aux JO de Londres de 2012.

Sylvain Reignault