RMC Sport

Boslak, la médaille du courage

Vanessa Boslak

Vanessa Boslak - -

A bientôt 30 ans, la perchiste nordiste a fait un retour tonitruant au plus haut niveau en décrochant la médaille d’argent des Mondiaux en salle, ce dimanche, à Istanbul. Une récompense inespérée après trois ans de galère.

« J’ai vécu l’enfer. Je n'arrivais même pas à monter ou à descendre un escalier. J'avais envie de pleurer tous les jours parce que j'avais même mal en marchant dans la rue. » C’était au mois de décembre dernier. Vanessa Boslak venait de réussir les minima pour les Jeux Olympiques de Londres et racontait à RMC Sport ses longs, très longs moments de désespoir. Victime d’une rupture des ligaments croisés du genou gauche en mars 2009, elle avait dû être opérée à quatre reprises. Trois ans plus tard, la voilà vice-championne du monde en salle. Seule la tsarine de la perche, la Russe Elena Isinbaeva, s’est envolée plus haut qu’elle (4,80m contre 4,70m) ce dimanche à Istanbul.

Alors de nouvelles larmes ont coulé sur son visage. De joie, cette fois, lorsque sa place sur le podium est devenue une certitude. « J’ai pleuré, je n’arrivais pas à me remettre dans la compétition, confie la Nordiste. Il y a eu une décharge émotionnelle assez forte à ce moment-là. Ça faisait tellement longtemps que je l’attendais ! » Une première médaille à l’échelon international, à bientôt 30 ans, qui prend la forme d’une immense récompense après une telle galère. « J’avais vraiment les crocs, explique-t-elle. Je me suis dit : ‘C’est aujourd’hui, ce n’est pas demain que tu dois lâcher les chevaux’. Et puis comme dans un rêve, il y a tout qui se profile bien. C’est exceptionnel. C’est un grand jour. »

Son entraîneur : « Pas un aboutissement »

Championne de France en salle il y a deux semaines à Aubière (Auvergne), Vanessa Boslak doit notamment à la clinique Aspetar de Doha (Qatar), que les joueurs du Paris Saint-Germain fréquentent désormais aussi, son retour au premier plan. Et son ambition retrouvée. « Ce n’est pas un miracle parce qu’on y a cru, estime son entraîneur Gérald Baudouin. Et ce n’est pas un aboutissement non plus parce qu’on a encore plein de choses à faire. » Une échéance encore plus belle que ces Mondiaux de la renaissance attend la Française. Londres, ce rêve désormais accessible d’un podium olympique. « On ne va pas parler d’une médaille aux JO mais de progresser et d’aller chercher quelque chose », tempère son entraîneur. De l’enfer des blocs opératoires au paradis des athlètes, la trajectoire serait pourtant merveilleuse.

LP avec SO à Istanbul