Chez les Lemaitre, entre fierté et regret

Les parents de Christophe Lemaitre ont vibré pour leurs fils en finale du 100 m des Mondiaux de Daegu - -
Toute la famille Lemaitre s’est retrouvée dimanche midi au « Bureau », bonne table d’Aix-les-Bains, la cité savoyarde où s’entraîne le fiston, pour suivre la grande finale du 100 m. Egalement présent, Pierre Carraz, le coach de Christophe. Après la demi-finale réussie de leur protégé (2e de sa série derrière Bolt en 10’11), l’ambiance était à son comble, et les attentes logiquement très fortes. « J’étais hyper stressé », raconte Mickael, le frère du coureur. La disqualification du Jamaïcain pour faux-départ n’a fait qu’augmenter la tension, et les espoirs de voir Lemaitre monter sur la « boite ». La 4e place décrochée par le Français, en un temps moyen (10’’19), a forcément laissé un sentiment partagé. « Je suis fier de mon fiston », s’empresse de déclarer son père Christian. « Ce que fait Christophe sera toujours au-dessus de nos espérances », enchaine Marie-Thérèse, sa maman. Et de rappeler que le Champion d’Europe avait rempli deux de ses objectifs : entrer en finale et terminer dans le Top 5.
Un seul être lui a manqué...
Reste que le clan Lemaitre n’est pas dupe. Faire 10’’19 en finale des Mondiaux après être descendu quatre fois sous la barre des 10’’ au cours de la saison, dont un record personnel à 9’’92, n’est pas à proprement parler un chrono à la hauteur de l’événement. « Il y a toujours un petit regret. Je le connais, je sais qu’il est déçu », confie son frère Mickael. « Il a un peu ralenti. Quand je l’ai vu au départ après le retrait de Bolt, je me suis demandé s’il était toujours dans sa course », glisse Marithé. « Ça doit être impressionnant de voir Bolt se faire éliminer. Après, il faut se remettre dans sa course… », poursuit Christian, le papa. « Je pense qu’il a été un peu déstabilisé. Il aime se frotter aux meilleurs, et le meilleur n’était pas là », conclut son frère.
Une version pourtant non partagée par le sprinteur. « Je n’ai pas été déconcentré par le faux départ (de Bolt). Je ne suis pas satisfait par ma course. J’ai fait n’importe quoi, plein d’erreurs techniques. Mentalement je n’y étais pas. C’est pour ça que je me suis tapé la tête. » Un discours sans concession partagé par son entraîneur. « Il a raté sa course, il y avait mieux à faire, regrette Pierre Carraz. Il n’était pas bien. Une première dans l’histoire du sprint français, cette 4e place ? Mouais…, On se console comme on peut. Maintenant, on oublie tout et on se concentre sur le 200 m. »