L’athlé (encore) au secours du foot ?

A 24 h des « Europe » d’Helsinki, le mauvais comportement de certains Bleus du foot ne laisse pas insensible ceux de l’athlétisme, qui font le parallèle avec 2010 lorsqu’ils avaient redoré le blason tricolore après le fiasco de Knysna.

C’était un fol été 2010 sous le soleil de Barcelone. L’équipe de France d’athlétisme avait fait vibrer la France comme rarement lors de mémorables Championnats d’Europe ponctués de 18 médailles, dont 8 d’or, le deuxième meilleur total derrière la Russie. L’abondance de résultats et les sourires radieux d’une grande bande de potes avaient redonné des raisons au grand public de croire encore aux valeurs du sport français, deux mois après le fiasco historique des footballeurs à Knysna au cours de la Coupe du monde. Deux ans après, le début de l’été 2012 semble sonner sur le même air. Alors que les Bleus du foot ont encore renvoyé une image déplorable lors de l’Euro, les athlètes français se préparent à disputer les Championnats d’Europe d’athlétisme à Helsinki.

« J’ai l’impression qu’ à chaque fois qu’on fait des ‘’Europe’’, l’équipe de France fait des mauvais résultats, s’amuse Christophe Lemaitre, triple médaillé d’or il y a deux ans. A croire que c’est nous qui portons malheur. » Christine Arron se rappelle : « En 2010, il y avait pas mal de comparaisons avec l’équipe de France de football. Il y avait eu un grand fossé entre ce qu’ils avaient fait et l’image que nous avions donnée de l’équipe de France. Il y aura encore des comparaisons cette année. Ça ne leur a pas servi de leçon. Maintenant, il faut vraiment remettre les choses au point. »

Yalouz : « Plaisir, humilité et respect »

Arrivée sous la pluie en Finlande lundi, la délégation française n’en a pas perdu le sourire, condition imposée par Ghani Yalouz, le DTN, pour conserver un climat de sérénité dans cette troupe de 68 athlètes. « Je ne vais pas comparer l’athlétisme au football, rappelle Yalouz. C’est un sport professionnel dans un milieu particulier. Pour nous, la notion de plaisir prime sur tout le reste tout comme l’humilité et le respect. Les athlètes reflètent bien cette image. Le public français pardonne quand vous perdez et quand il y a plus fort en face. Il connait le sport. Il faut mouiller le maillot. »

L’athlétisme n’a pourtant pas été épargné par les clashs lors des derniers Jeux Olympiques de Pékin où des dissensions avaient éclaté au grand jour dans les relais. « En football, il y a beaucoup plus d’impact. C’est un sport très populaire où on gagne beaucoup d’argent, explique Christine Arron. Les gens attendent beaucoup de ces sportifs. Ils sont déçus quand ils ne vont pas au bout et qu’ils ne donnent pas le meilleur d’eux-mêmes. » Même Ladji Doucouré, fan de foot et supporter du PSG, s’émeut de ces comportements : «Tout sportif de haut niveau doit montrer l’exemple parce qu’on donne envie à des jeunes pour venir s’inscrire et vivre leur passion. Le foot est un sport que j’aime, je trouve ça dommage. »

Nicolas Couet avec FX de Châteaufort à Helsinki