Lemaitre : « Au minimum dans les cinq premiers »

Christophe Lemaitre - -
Comment vous sentez-vous à l’approche des championnats du monde ?
Physiquement, tout va très bien. Mes dix jours de vacances après les championnats de France m’ont aidé à me détendre. J’ai repris l’entrainement hier (lundi, ndlr) et tout va bien. Je me concentre uniquement sur ce que j’ai à faire avant de partir. J’ai encore des détails techniques à travailler aussi bien sur 100 que 200 m. Le plus dur va être de les appliquer aux Mondiaux. Mais l’engouement de la compétition viendra quand j’y serai.
Vous avez décidé de courir le 100 et le 200 m. Pourquoi avoir hésité ?
Doubler était l’idée de départ mais il fallait savoir quelle serait ma forme tout au long de la saison. J’ai réussi à gérer les courses et à être performant sur les deux distances donc je vais courir les deux. J’ai plus de chances sur 200 m mais je ne vais rien laisser au hasard car en grands championnats, les chronos peuvent claquer. Je vais aussi courir le 100 m à fond.
Tout le monde va vous attendre au tournant un an après vos exploits de Barcelone...
Je vis ça sereinement, ça ne me rajoute pas de pression. Personnellement, j’ai encore plus d’attentes sur cette compétition. Cela va être difficile en termes de médailles mais j’espère faire mieux en performance individuelle et finir dans les meilleurs en finale.
Des championnats du monde réussis, c’est quoi ?
Réaliser mes objectifs fixés en début de saison. Le reste ne sera que du bonus. Je veux être au minimum dans les cinq premiers sur 100 et 200 m. Mais aussi aller en finale avec le relais 4x100 m et tenter d’accrocher le podium.
Usain Bolt prétend que vous avez trop couru cette saison. Qu’en pensez-vous ?
Je ne pense pas avoir plus couru que d’habitude. J’ai surtout sélectionné des courses de haut niveau et des meetings de Diamond League. C’est ça qui m’a un peu fatigué.
Avez-vous de bonnes relations avec Bolt ?
C’est juste une connaissance. On ne discute pas comme si on se connaissait bien. On se dit juste : « Bonjour, comment ça va ? ». Et après, ça s’arrête là.
Votre entraineur, Pierre Carraz, ne sera pas du voyage en Corée du Sud, est-ce un handicap ?
J’aurais préféré qu’il soit là mais j’ai l’habitude de me gérer seul dans les meetings. On s’appellera pour la stratégie à mettre en place. Mais ça ne va pas me perturber.
Le titre de l'encadré ici
L’élève sans son maître|||
A 21 ans, l’âge de l’émancipation est arrivé pour Christophe Lemaitre. Malheureusement pour le sprinteur français et Pierre Carraz, son entraîneur, cela sera de manière contrainte et forcée. Ce dernier ne voyagera en effet pas à Daegu pour les Mondiaux (27 août-4 septembre) à cause de fortes douleurs aux reins consécutives à une chute de vélo il y plus d’un mois. « Ce n’est pas conseillé d’aller à Daegu », confie ainsi l’homme de 71 ans. Pour autant, il ne s’inquiète pas du tout pour son protégé. « Christophe a l’habitude d’être tout seul en Diamond League où je ne l’accompagne pas, déclare-t-il. Je l’ai fait plus ou moins volontairement car je pense qu’un athlète de haut niveau doit être capable de se prendre en charge. (…) Il va bien se débrouiller, j’ai totalement confiance là-dessus. » Selon « Pierrot », le natif d’Annecy parviendra également à gérer le stress inhérent à un tel évènement : « Il aime la pression et sait la gérer. Il a une bonne manière d’appréhender la compétition. » Même au niveau de l’alimentation, l’entraîneur du triple champion d’Europe n’est pas inquiet : « Qu’il soit avec moi, ses parents ou tout seul, il ne mange ni légumes, ni fruits », lance-t-il avec le sourire.