Martinot-Lagarde : « Dégouté et super content »

Pascal Martinot-Lagarde - -
Pascal, que ressentez-vous avec cette médaille de bronze ?
Je ne sais pas quoi dire ! J’ai une médaille. Ce n’est pas de l’or. Mais je suis super content d’avoir le bronze. J’ai une revanche à prendre. C’est dommage mais bien joué quand même ! 7’’53 (sa meilleure performance sur la distance, ndlr), c’est quelque chose que j’avais dans les jambes. Qualitativement parlant, je ne sais même pas à quoi ma course a ressemblé. C’était du combat de A à Z.
A 20 ans, c’est déjà une superbe performance…
Je ne réalise pas encore. Je suis à la fois dégouté et super content. Forcément, on rêve toujours de l’or. Je ne peux que prendre ma revanche par la suite. Le rendez-vous, ça reste cet été. J’ai cru que j’allais faire descendre encore plus le chrono. Ça descend quand même mais pas assez pour moi. De toute façon, c’est la place qui comptait. J’ai ma médaille. J’ai 20 ans. J’ai montré qui j’étais un minimum. J’étais le plus jeune du groupe, le plus jeune sur les haies, le plus jeune de tout ! J’ai su quand même prendre ma place. C’est extraordinaire.
Vous avez seulement été devancé par l’Américain Aries Merritt et le Chinois Liu Xiang…
Je savais que Liu et Merritt étaient des costauds. Merritt, il s’est bien caché. Il a bien joué. Il a fait une série tranquille, une demie tranquille. Il a montré qui il était à la fin. Moi, j’ai été pris par le stress. Je n’ai pas encore d’expérience. J’ai lâché une larme en marchant avant la finale, après la salle d’appel. J’avais le cœur qui battait. Me retrouver en finale des championnats du monde, c’était inespéré. A la fin, je lâche beaucoup de larmes !
« Les Français, je vous aime ! »
Pourquoi avez-vous tenu à saluer tous vos adversaires à la fin de la course ?
C’est le sport, c’est fair-play. C’est un sport magnifique. On s’aime entre nous. Il n’y a pas d’ennemis, juste des adversaires. Il faut juste montrer qui on est. Liu Xiang, j’ai envie de le recroiser, de recourir contre lui. C’était la première fois. C’était un plaisir. Il faut qu’il y ait une revanche (rires).
Avez-vous hâte d’être aux Jeux Olympiques ?
Je vais prendre un petit peu de repos, puis m’entrainer et bien bosser en partant en stage intensif. Et surtout, je vais essayer d’éviter toute blessure. Si je fais tout ça rigoureusement, Londres, ça va être trop bien !
Vous sentez-vous comme le possible héritier de Ladji Doucouré ?
Ce n’est pas la même progression. Il est devenu un grand champion. Il a réussi à faire de grandes choses. C’est à moi de bosser pour réaliser mes rêves. J’espère être le digne héritier. Mais il y en aura d’autres. Je ne suis ni le premier, ni le dernier. J’espère bien me faire ma place et rentrer dans vos cœurs ! Les Français, je vous aime !