Mekhissi, la rage de vaincre

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Même quand il est sacré champion d’Europe, il se passe toujours quelque chose sur la ligne d’arrivée avec Mahiedine Mekhissi. Un an après une improbable bagarre avec Mehdi Baala à l’issue du 1500 m du meeting de Monaco, le Rémois s’est distingué ce vendredi en faisant valdinguer la pauvre mascotte des Championnats d’Europe d’Helsinki. Quelques secondes auparavant, le Français avait pourtant réussi à conserver sa couronne continentale sur 3000m steeple grâce à un modeste chrono de 8’33’’23. Menacé par l’Espagnol Victor Garcia jusqu’à la chute de ce dernier sur l’ultime barrière, Mekhissi n’a pas eu à forcer son talent pour décrocher, sans rival, sa seconde médaille d’or européenne, la 3e dans le camp français à Helsinki. « C’était plus dur qu’il y a deux ans (à Barcelone) car il fallait gérer la pression, remarque le Français. Ce n’est pas facile d’être numéro un et champion d’Europe en titre. J’avais beaucoup de pression. La course n’était pas facile. Le rythme était lent. J’avais peur de me laisser endormir. J’ai attaqué au bon moment. C'est classe de se dire que je suis double champion d'Europe ! Je suis toujours content d’être en équipe de France. La première chose que je kiffe, c’est de mettre mon survet’. C’est trop bon ça ! Je vais me la péter sur le podium ! »
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« On ne m’attaque pas moi ! »
Cette victoire est tout sauf une surprise. Le désormais double champion d’Europe (2010 et 2012) domine trop les débats pour passer à côté de son sujet. S’il a devancé le Turc Tarik Langat Akdag, l’Espagnol Victor Garcia, et le Français Nordine Gezzar, au pied du podium, Mekhissi (27 ans) voit plus loin que ces Championnats d’Europe, lesquels ne constituaient qu’une étape avant de défier les Kenyans aux JO de Londres.
Mais le hargneux rémois aime gagner plus que tout. Et après avoir fait voler la mascotte, il s’est adressé avec rage à la caméra pour rappeler qu’il était bien le maître incontesté du 3000m steeple en Europe : « Le travail paye toujours, a-t-il lâché, le regard noir. Ils ont voulu m’attaquer. On ne m’attaque, moi ! Il (Victor Garcia) est tombé parce qu’il était lactique (en référence à l’acide lactique sécrétée lorsqu’on fait un effort). » Qui c’est le patron ?