Comment reprendre la course à pied après une grave blessure

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« Il y a évidemment beaucoup, beaucoup de gens qui connaissent des problèmes de tendinites chroniques ou de lésion du tendon, qui nécessitent une intervention chirurgicale. Beaucoup de gens arrivent à reprendre après ce genre de blessures, mais il faut vraiment y aller progressivement. Aujourd’hui, on sait que pour toutes les blessures, il faut reprendre le plus tôt possible. C’est contraire à ce que l’on pensait avant. Pas la course à pied évidemment, mais l’activité, car il faut remettre en action le muscle, le tendon, tous les tissus, et même les os sur une fracture de fatigue, si on veut tout simplement les guérir.
Dans le mouvement, il y a de la vascularisation, qui amène les facteurs de croissance et tout ce qui est nécessaire à la reconstruction d’un muscle ou d’un tendon fonctionnel. Le but n’est pas qu’il soit solide, mais qu’il soit fonctionnel. C’est donc pour ça qu’il faut reprendre assez vite. Les tissus doivent être fonctionnels et se réparer car sinon on va avoir des cicatrices, qui amènent de la raideur.
Le tendon d’Achille, par exemple, peut s’étirer jusqu’à 6% si on sait s’en servir. C’est de cette capacité à s’étirer que va provenir l’énergie du mollet, de tout le système élastique et ça va vous permettre de l’économie de course. A poids égal, quelqu’un qui court à 15 km/h et qui sait se servir d’un tendon va dépenser la même énergie que la personne qui court à 13,5 km/h et qui ne sait pas se servir de l’élasticité du tendon. C’est vraiment important pour la performance, mais surtout pour ne plus avoir de douleurs.
« La meilleure façon de guérir un tendon »
Il y a un protocole très connu, c’est le protocole de Stanish. Ça a été inventé par le médecin des équipes olympiques du Canada en 1984-88. En fait, ça préconise de monter, tous les trois jours, sur les deux pointes de pied en bout de marche et de descendre en freinant doucement, sans trop de vitesse, sur la jambe qu’il faut faire travailler. Trois séries de dix tous les trois jours et seule la dernière doit être douloureuse.
S’il n’y a pas un minimum de douleur, il n’y aura pas le processus de guérison optimum. Au fur et à mesure, on peut augmenter l’amplitude du mouvement, la vitesse à laquelle on descend et éventuellement un peu de charge sur les épaules ou des haltères dans les mains pour augmenter le poids. C’est la meilleure façon de guérir un tendon après une intervention chirurgicale. Ça doit se faire très, très progressivement et sous contrôle médical d’un kiné. »