Mekhissi, objectif monde

Vainqueur du 3000 m steeple du meeting Areva, vendredi soir au Stade de France, Mahiedine Mekhissi-Bennabad y a signé la deuxième meilleure performance mondiale de l’année. De bon augure à moins de deux mois des Mondiaux de Daegu (27 août-4 septembre).

Il n’était même pas sur l’affiche du meeting. Les organisateurs lui avaient préféré Bouabdellah Tahri, finalement absent, et Myriam Soumaré, décevante dernière sur 100 mètres. Comme un symbole de ce talent de niveau mondial trop souvent oublié au profit de ses camarades. A 26 ans, Mahiedine Mekhissi-Bennabad trace son bonhomme de chemin dans l’ombre de la lumière médiatique qui entoure Christophe Lemaitre et, à une moindre mesure, Renaud Lavillenie et Teddy Tamgho. Une discrétion qui n’empêche pas l’efficacité. Car c’est bien lui, et non Usain Bolt, Lavillenie ou Lemaitre, qui a réalisé LA performance du meeting Areva version 2011 avec sa victoire sur 3000 mètres steeple.

Un succès de prestige renforcé par un temps canon, 8’02’’09, la deuxième meilleure performance mondiale de l’année. Un record personnel raboté de 43 centièmes qui le place à moins d’une seconde du record d’Europe de… Tahri en 8’01’’18. A moins de deux mois des Mondiaux de Daegu (Corée du Sud), le champion d’Europe et vice-champion olympique se place en bonne position dans le peloton des favoris pour l’or mondial. De quoi le satisfaire. « Je voulais retrouver confiance, c’est réussi, explique celui qui avait sombré trois jours avant à Reims (9e sur 2000 mètres). Je bats mon record pour mon dernier steeple avant les Mondiaux. C’est de bon augure. » En améliorant son meilleur chrono de l’année de plus de 12 secondes (8’14’’38 le 9 juin à Oslo), Mekhissi-Bennabad se rappelle au bon souvenir de ses rivaux. Et prend rendez-vous.

« Je veux être champion du monde »

« Notre discipline est très dense, avec beaucoup de très bons Africains, mais je sais ce que je vaux, avouait-il à la veille du meeting Areva. Je vise une médaille, peu importe le métal, mais je veux être champion du monde et je sais que j’en ai les moyens. » Un tel titre lancerait Mekhissi-Bennabad sur la route d’une plus importante (et méritée) reconnaissance médiatico-populaire. Histoire d’éviter cette scène observée vendredi soir après le meeting. Venu faire une apparition à la soirée VIP organisée par Areva dans le salon Victoire du Stade de France, Mahiedine a peut-être entendu cette question de l’un des videurs à son collègue : « Mais c’est qui, lui ? » L’auteur de la plus belle performance de la soirée, tout simplement.