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Hirt, les dessous d'un contrôle positif

Hassan Hirt

Hassan Hirt - -

Contrôlé positif à l'EPO, le Français Hassan Hirt, éliminé mercredi en séries du 5000m, a été suspendu à titre conservatoire par la Fédération française d'athlétisme et immédiatement exclu de la délégation française aux JO.

Au sein de l’équipe de France d’athlétisme, la nouvelle du contrôle positif d’Hassan Hirt (32 ans) n'a surpris personne. Sa performance au Stade de France le 6 juillet sur 5000m, le dernier jour pour réaliser les minima, avait été accueillie avec scepticisme. Mais la Fédération française d’athlétisme ne pouvait pas ne pas emmener aux JO un athlète non convaincu de dopage malgré des faits troublants, dont une réelle difficulté de localisation pour les médecins préleveurs ces derniers jours.
La décision d'exclure Hassan Hirt de l'équipe de France et du Village a été prise hier soir. Le demi-fondeur, mécontent, a demandé les raisons de cette exclusion. On lui a alors signifié son contrôle positif. « L'ambiance n'était pas violente, mais les propos ont été très vifs », rapporte un témoin. Il a quitté Londres ce matin dans la plus grande discrétion.

Hirt était apparu tendu depuis son arrivée, avec des relations conflictuelles avec certains membres de l'équipe de France qui le soupçonnaient de malhonnêteté dans ses performances. « Quand on fait brusquement 13'10 sur 5000m, à 32 ans, c'est que quelque chose cloche », assurent des athlètes, dégoûtés de la mauvaise publicité et de la suspicion autour des Bleus après le cas Gezzar. 

Des performances douteuses

Licencié à Sotteville-les-Rouen, dans le fief de Bernard Amsalem, le président de la FFA et ex-président de la Ligue de Haute-Normandie, et de la ministre des Sports, Valérie Fourneyron, maire de Rouen, Hassan Hirt, spécialiste du cross, participait à sa première grande compétition sur piste. Très actif sur les réseaux sociaux, où il donnait souvent des avis tranchés sur sa discipline, son site personnel et sa page Facebook étaient indisponibles ce vendredi matin. Les dirigeants de la FFA ne souhaitent pour l'instant pas s'exprimer, attendant les résultats de l'échantillon B. Il se murmure que Fourneyron pourrait convoquer Amsalem pour lui demander des comptes sur ce dossier, même si la FFA surveillait de près Hirt ces derniers temps. Sans succès jusqu'au contrôle positif. Mais il était trop tard pour l'empêcher de participer aux JO.

Selon des sources internes au sein de l'équipe de France, de nouvelles révélations de dopage ne sont pas à exclure dans les prochaines heures et les prochains jours... 

Le titre de l'encadré ici

Les précédents dans le fond et demi-fond français|||

Depuis une dizaine d’années, le demi-fond français a été confronté à de nombreux cas de dopage. Fouad Chouki, spécialiste du 1500m, est contrôlé positif à l’EPO en 2003. Latifa Essarokh en 2006,  Hind Dehiba, Khalid Zoubaa et Florent Lacassse en 2007, Bouchra Ghezielle et Julie Coulaud en 2008 ont eux aussi été convaincus de dopage et suspendus. Juste avant le début des Jeux Olympiques de Londres, c’est Nour-Eddine Gezzar (3000 steeple), déjà suspendu deux ans en 2006, qui est contrôlé positif à l’EPO lors des Championnats de France d’Angers. Si la plupart de ces fondeurs n’ont pas rebondi après leur suspension, tous ces contrôles démontrent la réelle volonté des instances françaises d’assainir cette discipline.

JFP