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Hurtis : « Le nombre de runners ne va faire qu’augmenter »

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- - AFP

Championne du monde indoor 2003 et d’Europe en plein 2002 du 200m, mais aussi championne du monde avec le relais 4 × 100m en 2003, Muriel Hurtis est retirée des pistes depuis 2014. Ambassadrice pour RMC Running, l’ancienne championne tricolore revient pour RMC Sport sur sa carrière riche en titres et en émotions, sa nouvelle vie, ainsi que son nouveau rôle de coach d’un jour qu’elle va étrenner ce samedi à Lille à l’occasion des RMC Running sessions.

Sur sa retraite sportive

« Franchement, ma retraite je l’ai bien vécue. J’en ai immédiatement profité pour reprendre mes études et j’ai obtenu en juin dernier mon diplôme de psychomotricienne. Après, j’ai eu une belle et longue carrière de 16 ans, j’ai eu ma première sélection en 1998, c’est pas mal. Au bout de tout ce temps, on est fatigué, le corps est usé on n’encaisse beaucoup moins bien les efforts. Et puis, j’ai terminé ma carrière sur une médaille d’or européenne à Zurich (avec le relais 4x400m, ndlr) donc c’était une belle fin. »

Sur ses meilleurs souvenirs

« Il y en a eu quelques-uns, notamment ce premier titre en 2002 à Munich sur 200m et celui sur 4x100m. Je rajouterai également ma médaille de bronze lors des JO d’Athènes (sur 4x100m) qui était vraiment un grand souvenir. Et puis, comme pour boucler la boucle, ce titre de championne d’Europe en 2014 pour ma dernière course à Zurich était vraiment très sympa. »

Sur ses regrets

« Le premier qui me vient en tête, c’est lors des Championnats du monde à Paris en 2003 où je prends le bronze sur 200m grâce au déclassement d’une concurrente (Kelli White, impliquée dans l’affaire Balco, ndlr). Ce n’est pas terrible de gagner une médaille comme cela surtout qu’en séries, j’avais été très performante. Il y a aussi en 2008 aux JO de Pékin où je n’arrive pas à me qualifier pour la finale pour quelques centièmes… »

Sur sa nouvelle vie

« Tout se passe très bien. Je suis très occupée durant mes journées. Ce matin, par exemple, j’étais à l’entrainement. Je fais aussi beaucoup de coaching et pas mal d’opérations de communication pour des événements. Il y a trois jours, j’étais à Lausanne aux côtés d’Anne Hidalgo (maire de Paris), Guy Drut (ancien champion olympique du 110m haies et athlète du 110m haies) et Denis Masseglia (Président du CNOSF) afin de promouvoir la candidature de Paris pour les Jeux Olympiques 2024. »

Sur son coaching lors des Running Sessions

« Je n’ai aucune appréhension vis-à-vis de ce rôle de coach. Depuis ma retraite, j’encadre énormément des groupes de travail et ça se passe toujours très très bien. Ce que j’adore c’est que durant les séances, tous les gens s’amusent, les meilleurs comme les novices et je m’aperçois qu’ils progressent vite. Il n’y a que du positif. »

Sur l’essor du running

« C’est très positif, et ce n’est que le début. Le nombre de runners ne va faire qu’augmenter, c’est une évidence. Aujourd’hui, pratiquer une activité physique est devenu très important voire prépondérant. Cela permet de se trouver naturellement dans un bien-être physique et mental, c’est ce qui plait aux runners. C’est clairement la discipline la moins contraignante en termes d’obstacles financiers et matériels. Il suffit d’avoir un short et des tennis, c’est simple non ? »

Sur les chances française aux JO de Rio

« Moi, je suis toujours positive ! Je crois qu’on n’a pas eu de chances aux Championnats du monde en 2015, l’équipe de France a été totalement plombée par les blessures. Pour les JO de Rio, je suis convaincue qu’on pourra compter sur des valeurs sûres comme Lavillenie (perche), Tamgho et Campaoré (triple saut), Martinot-Lagarde et Bascou (110m haies), je pense aussi que Mekhissi (3000m steeple) peut titiller les meilleurs tout comme Pierre-Ambroise Bosse (800m).

Mais attention chez les filles aussi, la France aura toutes ses chances. Je pense à Mélina Robert-Michon (marteau), Renelle Lamote (800m), Eloyse Lesueur (longueur) mais aussi nos relais 4x400m qui restent très performants. »

B.Duguine