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Lavillenie : « Ce n’est peut-être pas fini ! »

Renaud Lavillenie

Renaud Lavillenie - -

Trois jours après son saut à 6,08m synonyme de nouveau record de France de saut à la perche, Renaud Lavillenie était l’invité exceptionnel du TP Show sur RMC. Le champion olympique vise désormais de record du monde du légendaire Sergueï Bubka (6,15m).

Renaud Lavillenie, que vous inspire ce saut à 6,08m ?

(Il rit) Ça m’inspire beaucoup parce qu’il n’y a plus qu’une personne devant moi (depuis 1993, Sergueï Bubka détient le record du monde avec un saut à 6,15m, ndlr). 6,08m, c’est haut mais ça fait du bien.

Avez-vous conscience que vous faites désormais partie d'une autre galaxie avec Sergueï Bubka qui a marqué l'histoire de son sport ?

Oui. En plus, Sergueï a eu pas mal d’éloges à mon égard. Il a dit que 6,08m, ce n’est plus le même domaine que 6,01 ou 6,02. Je m’en suis aussi rendu compte aussi avec le tourbillon qu’il y a eu depuis vendredi soir. Même pour moi, sur le plan technique et physique, ce ne sont plus les mêmes sauts. Il y a une dimension différente. C’est un peu bonheur. Je me régale.

Il aura fallu attendre 23 ans pour qu'un perchiste franchisse 6,08m et c'est tombé sur vous...

Oui (rires). On ne pouvait pas prédire, il y a quelques années, que ce serait moi. Je suis loin des « standards » que tout le monde attendait pour ce genre de performance. Mais je sais que ça me fait plaisir et que j’ai bien bossé pour en arriver là. La bonne chose, c’est que je suis encore jeune (27 ans) et que ce n’est peut-être pas fini !

Avez-vous le sentiment que vous pouvez passer n'importe quelle barre ?

Je ne sais pas. Mais sur mes deux dernières compétitions, j’ai fait 6,04 et 6,08. A chaque fois, j’étais bien parti pour le record du monde. J’ai eu 27 ans il y a quelques mois. Bubka a battu le record du monde à 29 ans. J’arrive dans la période où je maîtrise mon saut à la perche. Je peux progresser. Pour cet hiver, j’ai encore 2 ou 3 centimètres à gagner. Peut-être plus.

Avez-vous les 6,15m, c'est-à-dire le record du monde, dans les jambes et dans la tête ?

Dans la tête oui car je n’ai pas de limite. Je ne sais pas où je peux m’arrêter. Dans les jambes, dans un bon jour, ça devrait pouvoir passer. Je ne sais pas quand ce jour va arriver, dans deux semaines, cet été, dans un an… Je fais le max pour aller chercher des centimètres.

Avez-vous coché la case du 15 février, jour d'un meeting à Donetsk en Ukraine, chez Sergueï Bubka ?

Oui, elle est cochée depuis un moment. Cela fera la 4e fois que j’y vais en quatre ans. Depuis la 1ere année, je me suis rendu compte que je pouvais sauter très haut là-bas. Je me sens vraiment prêt pour aller haut. J’ai hâte de faire ce voyage.

La rédaction