Lavillenie : "Dans 15 ans, mes médailles retraceront ma carrière"

Renaud Lavillenie - AFP
Renaud Lavillenie, était-ce une soirée parfaite pour vous ?
Absolument ! Les objectifs sont remplis d’une très belle manière. Ça m’a rappelé un peu Zurich (où il fut championnat d’Europe l’été dernier avec un saut à 5,90m, ndlr), sauf que j’ai sauté plus haut. Mais en deux sauts, j’avais gagné. Ce n’est pas donné à tout le monde et ce n’est pas non plus ce qu’il y a de plus facile. Dès l’échauffement, j’étais dans le rythme qu’il me fallait pour être le meilleur aujourd’hui. Dès le premier essai, tout était en place. A aucun moment je n’ai baissé mon niveau. J’ai été capable de rester vraiment très fort.
Et puis il y a eu ces tentatives de record du monde à 6,17m…
Oui, il y a « tenter » et « tenter ». Etre capable de le tenter en montrant que le bassin est plus haut que la barre, et qu’il n’y pas grand-chose qui manque, c’est super important. Cela vient concrétiser une super belle saison. C’est mon cinquième concours à plus de six mètres cet hiver. C’est le record des championnats que je détenais depuis quatre ans (6,03m en 2011 à Paris, ndlr). C’est quand même important de le souligner. Et puis ce quatrième succès d’affilée sur cette compétition, ça a une vraie saveur. C’est important pour moi d’être régulier à chaque championnat. Dans 15-20 ans, j’aurai mes médailles devant moi qui vont retracer ma carrière. Alors que les performances brutes, elles s’estompent et peuvent disparaître. Des nouveaux athlètes peuvent te dépasser. La médaille, elle, restera toujours dans ma poche.
On vous sent plus fort que l’an passé. N’y a-t-il pas un peu de frustration de ne pas avoir battu votre record du monde ?
Oui et non. Clairement, je me suis senti plus fort que l’hiver dernier. Ne serait-ce qu’avec les perches que j’ai utilisées. J’ai utilisé une perche plus grosse et je la maîtrise vraiment bien. Mais l’objectif de cet hiver n’était pas le record du monde, c’était d’être régulier. Je préfère faire cinq fois six mètres et ne pas avoir le record du monde plutôt que de l’avoir et faire 5,80 ou 5,90m et 6m de temps en temps.