Lavillenie : « Encore quelques années avant la maturité »

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Renaud Lavillenie, pourquoi avoir choisi le Portugal pour effectuer votre préparation physique ?
Déjà, mon coach est originaire du sud du Portugal. Et ici, il n’y a pas de décalage horaire, le voyage est court. Et les conditions sont bonnes, avec du soleil. C’est donc un bon compromis pour attaquer la saison.
A quoi ressemble une journée type de votre préparation ?
C’est deux entrainements par jour. La matinée est axée sur la préparation physique pure, avec de la musculation et de la course, alors que l’après-midi est réservée aux séances techniques avec la perche.
Vous avez remporté les championnats du monde peu de temps après vous être cassé le poignet. Comment avez-vous fait pour revenir au niveau aussi rapidement ?
Début décembre, je me suis fracturé un os de la main en cassant une perche. Mon chirurgien m’a alors interdit de sauter pendant sept semaines. Je n’ai pu reprendre seulement que six à sept semaines avant le début des championnats du monde. Heureusement, j’ai pu m’entraîner sur plan physique. Et puis j’avais tellement les crocs quand je suis arrivé en compétition que j’ai tout mis en place pour être le meilleur.
Avez-vous l’ambition de décrocher un jour le record de Sergueï Bubka à 6,14m ?
D’un point de vue personnel, je m’entraine plus pour être régulier dans les grands championnats, ce qui signifie aller chercher des médailles. L’objectif est plus de sauter à 5,80-5,90 m, voire 6 m, tout le temps, qu’une fois 6,15 m ou 6,20 m et après retomber à 5,80 m. Mais je vois par expérience que, plus la concurrence est forte, plus nous sommes amenés à sauter haut. Cela ne fait que trois ans que je suis au plus haut niveau. J’ai encore quelques années avant d’atteindre la maturité dans mon sport. Nous verrons bien un plus tard.
Les épreuves olympiques à la perche ne débutent que la deuxième semaine. Allez-vous arriver très tôt à Londres, pour participer à la cérémonie d’ouverture par exemple, ou au contraire le plus tard possible ?
Je ne sais pas encore. Certaines personnes me déconseillent de participer à la cérémonie car elle est très longue. On peut y perdre beaucoup d’énergie. Le choix se fera au dernier moment. Une chose est sûre, je n’arriverai sur le village olympique que trois-quatre jours avant la compétition car je préfère m’entraîner chez moi, à Clermont-Ferrand. Le voyage n’est pas long. C’est un avantage qu’il faut conserver.
Il parait qu’on vous surnomme désormais le Kelly Slater de l’athlétisme français…
(Rires) Il parait ! Mais je ne suis qu’un débutant ! Je n’ai pas le temps de m’entrainer suffisamment. A l’origine, j’ai commencé le surf pour me préparer physiquement. Comme je ne suis pas très bon, je passe mon temps à ramer. C’est parfait dans la mesure où j’avais besoin de me muscler et de renforcer mes épaules et mon dos. J’ai trouvé cette alternative un peu plus ludique que la musculation classique.