Lavillenie : « J’ai le potentiel de mes ambitions »

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Votre confiance est-elle entamée après vos deux échecs successifs essuyés avant les Jeux ?
Deux accros parmi 12 ou 13 victoires sur une saison de 16 compétitions, pour moi, ça n’a pas d’influence. Parce que si je devais m’arrêter à ça, ça serait n’importe quoi. Jusqu’à présent, ma saison est plutôt très bonne. C’étaient juste des petits concours de circonstances. Puis, l’objectif n’était pas de gagner le meeting de Londres ou de Szczecin mais d’être présent aux JO et de donner le meilleur de soi-même.
Vous paraissez très confiant…
Je ne sais pas, ça fait partie de moi. J’ai toujours été comme ça. Je doute très peu, je suis toujours confiant. Je sais ce que je vaux, je sais ce que je suis capable de faire donc voilà, il n’y a pas de raison que je commence à douter pour x raisons. La préparation est faite, je sais que j’ai le potentiel de mes ambitions donc il n’y a plus qu’à se lâcher au moment où il le faudra.
Il n’y a donc pas de place au doute ?
Ce qui me permet d’avoir confiance en moi, c’est ma préparation olympique, tout simplement. Depuis l’hiver 2009, j’ai eu très peu de déceptions. J’ai eu énormément de régularité au plus haut niveau. Puis cette année, ça a quand même bien porté ses fruits avec notamment une belle saison en salle, un beau titre, puis la saison estivale qui est vraiment bonne. Donc il n’y a pas de raison de laisser la place au doute. Si, si je commence à me le mettre, je pense que je peux reprendre mes perches et rentrer chez moi à Clermont Ferrand, et regarder la finale à la télé !
Vous êtes-vous entretenu avec Jean Galfione, dernier champion olympique français en 1996 (le premier était Pierre Quinon en 1984) ?
J’ai eu une grande discussion avec Jean le jour du meeting de Paris. On a abordé plusieurs sujets, et notamment les JO. Ce qu’il m’a dit, c’est ce que je pressentais : les Jeux, c’est fantastique, c’est une atmosphère excellente, presque surréaliste par rapport à ce qu’on a l’habitude de vivre. Ce qu’il faut, c’est donc faire comme d’habitude. Pas se mettre de pression inutile, ni tomber dans le piège des Jeux. Le conseil que m’a donné Jean, c’est : « Ne change rien, continue de faire ce que tu sais faire car tu le fais très bien, et on n’a plus qu’à attendre ».
Etes-vous le favori pour le titre olympique ?
Non. Ce n’est pas une stratégie, c’est une réalité. Je pense qu’on peut demander à tous les spécialistes du saut à la perche, ils vous diront que je ne suis pas le favori parce qu’on sait très bien le côté aléatoire d’un concours de saut à la perche. On a d’ailleurs vu ces dernières semaines que je ne suis pas le seul à avoir sauté haut… Après, c’est presque une obsession médiatique de vouloir désigner absolument un favori et d’enlever un peu ce côté sportif. On est humain, on n’est pas des machines, tout peut arriver. Je vais rester concentré sur ce que j’ai à faire et on verra ce que font les autres à côté.