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Lemaitre se fait des frayeurs

Christophe Lemaitre

Christophe Lemaitre - -

Repêché au temps pour la finale du 200 m (ce jeudi, 21h55), Christophe Lemaitre s’est fait très peur, mercredi. Et interpelle sur ses chances d’aller chercher une médaille olympique derrière Usain Bolt et Yohan Blake.

« Si tu veux me battre, il faudra que tu fasses un meilleur virage ». Sourire aux lèvres, tape amicale sur l’épaule. Mais tacle cinglant quand même. Au micro de France Televisions, Usain Bolt vient de mettre Christophe Lemaitre face à la réalité. Sa réalité. Encore une fois en grosse difficulté dans le virage, le Français a peiné pour refaire son retard sur Wallace Spearmon, 2e derrière le facile Yohan Blake (20’’01). Verdict : un petit centième sépare Lemaitre de l’Américain (20’’02 contre 20’’03).

Avec 30 ou 50 mètres en plus, l’affaire aurait été entendue. Mais le protégé de Pierre Carraz n’a évidemment pas eu ce luxe. Troisième de sa série, Lemaitre est resté longtemps étendu sur la piste, le regard tourné vers l’écran géant. D’abord pour voir sa course manquée… puis ensuite pour scruter avec beaucoup d’anxiété les autres chronos. Et enfin, être repêché au temps, lui qui a dû heureusement s’employer dans la série la plus rapide.

« Ça ne compromet rien »

« Je suis qualifié, oui. Mais pas comme je l’espérais, lâche Lemaitre. La deuxième place était largement dans mes capacités. Je la loupe à cause d’un problème technique dans le virage. Même avec ma capacité à courir vite en ligne droite, je la manque d’un centième. » Du coup, c’est le couloir 2 qui attend en finale le Français, qui voit ses chances de médaille vaciller.

« Non, ça ne compromet rien, estime-t-il. J’ai quand même le troisième temps des demies. Bon, c’est vrai que Bolt se relâche complètement et que Martina se relâche aussi peut-être un peu 100 m avant la fin. Malgré ça, la 3e place se jouera entre moi, Spearmon, Martina (Churandy Martina, ndlr) et l’autre Jamaïcain (Warren Weir, ndlr). Pour faire ça, il faudra largement relever le niveau demain (jeudi). »

Dans quel état d’esprit sera Lemaitre justement jeudi, aux alentours de 21h55, quand, pour la première fois de sa carrière, il disputera une finale olympique ? « Je l’aborderai comme d’habitude. Je vais discuter ce soir avec le coach (mercredi), voir ce qui n’allait pas et comment le régler à l’échauffement… et puis courir à fond, comme d’habitude. » En espérant que cela suffise.

A.D avec Georges Quirino, à Londres