Marathon de Paris: ciblée par l'antidopage, Calvin bat le record de France

C'est décidément la semaine de toutes les émotions pour Clémence Calvin. Ciblée par deux enquêtes, accusée de s'être soustraite à un contrôle antidopage, contrainte à des explications ambigües, suspendue provisoirement puis autorisée à concourir, l'athlète française a finalement participé au marathon de Paris ce dimanche matin.
Et elle a d'ailleurs fait plus qu'y participer, puisqu'en terminant 4e de l'épreuve (remportée par l'Ethiopienne Gelete Burka en 2h22'45'') avec un chrono de 2h23'41'', Calvin a battu le record de France établi par Christelle Daunay en 2010 (2h24'22'').
Règlement de compte sur la ligne d'arrivée
Une performance à l'issue de laquelle elle n'a pas manqué de glisser un nouveau tacle à ses accusateurs. "C'était une semaine compliquée, c'est sûr, a-t-elle reconnu au micro de France 3. Mais mes proches ont continué à me préserver, j'ai aussi reçu beaucoup de messages de soutien en amont. Les minorités dissidentes restent des minorités, je pense notamment à un détracteur qui a dû s'étouffer avec sa langue de vipère. Dans ma tête, je me suis répétée: je t'aime Paris, j'aime la France et le public."
Pour rappel, Calvin est accusée par l'AFLD de s'être soustraite à un contrôle antidopage le 27 mars à Marrakech, et n'avait été autorisée que vendredi à courir le marathon après la levée de sa suspension provisoire par le Conseil d'Etat. Mais elle n'en a probablement pas fini avec cette affaire, et s'expose toujours à une procédure. Elle risque 4 ans de suspension et l'annulation de ses résultats après cette date.
Ce dimanche, l'athlète a pris le départ de l'épreuve dans des conditions plus que particulières, huée par quelques spectateurs lors de la présentation. Ce qui n'a pas eu l'air de la déstabiliser: distancée par le petit groupe de tête aux trois-quarts du parcours, la Tricolore au dossard 208 est revenue dans les tous derniers hectomètres, est repassée en quatrième position, pour échouer tout prêt du podium.