Affaire Calvin: Ce qu’il faut retenir de ses explications à la presse

Pourquoi est-elle suspendue?
L’avocat de Clémence Calvin, Me Arnaud Péricard, a démarré la conférence de presse, ce mercredi, en confirmant la suspension de sa cliente à titre provisoire dans le cadre d’une procédure disciplinaire pour soustraction à un prélèvement d’échantillon. "Nous allons engager un certain nombre de procédures, de recours, à titre administratifs et judiciaires pour faire lever cette suspension provisoire", assure-t-il. Le Conseil d’Etat pourrait être saisi dans l'espoir que la suspension de Calvin puisse être levée avant le Marathon de Paris ce dimanche. Une plainte pour "menaces et violences" a également été déposée auprès des autorités marocaines, qui ont ouvert une enquête.
Clémence Calvin évoque "une agression"
Visiblement marquée par les événements, Clémence Calvin a livré une version des faits survenus le 27 mars dernier, lors d’une balade dans les rues de Marrakech. Parti acheter un gâteau pour l’anniversaire de leur fils de 2 ans, son conjoint Samir Dahmani (coureur de fond) l’a laissée seule quelques minutes. "Trois personnes, deux hommes et une femme, sont arrivées en courant sur moi, par derrière. L'un d'eux m'a saisi le bras et m’a dit "Police française, il est où Dahmani?". C’était tout sauf un contrôle. C’était d’une grande violence. Je ne comprenais pas, je me suis sentie apeurée."
Ils ont alors rejoint Samir Dahmani et Clémence Calvin raconte avoir voulu lui tendre son fils. "Un des hommes m’a tapé violemment le bras et le petit est tombé sur le sol". Samir Dahmani s’est alors "disputé" avec les trois personnes, qui sont finalement parties. Après s'être arrêtée dans une pharmacie, Clémence Calvin explique être aller au restaurant avant de rentrer vers minuit chez elle pour dormir. C'est là qu'elle a manqué la visite des contrôleurs à son domicile, vers 20h. "En rentrant, on nous a dit que trois personnes ont tapé sur les portes du quartier en disant qu’ils cherchaient les Français", explique-t-elle, décrivant une ambiance lourde et bizarre dans le quartier: "C’était une peur collective, comme une psychose".
Pourquoi avoir attendu pour s'exprimer?
Six jours se sont écoulés depuis les révélations par Le Monde de ce contrôle inopiné manqué par Clémence Calvin. Durant cette conférence de presse, la marathonienne a justifié ce silence par plusieurs éléments. "Si je n’ai pas parlé avant, c’est parce-que je suis athlète en premier lieu, c’est mon métier. Avec ma famille et mes proches, on voulait me préserver. Vu l’ampleur, je les remercie." Me Arnaud Péricard a ajouté de lui-même qu’il avait demandé à sa cliente de ne pas communiquer sur l’affaire. "Nous attendions de rentrer en France pour ne pas parler à distance et de recevoir la notification de sa suspension", a-t-il expliqué. Si Clémence Calvin n’a pas alerté la Fédération Française d’Athlétisme, c’est parce-que, pour elle, "ce n’était pas une affaire sportive" car "à aucun moment ces trois personnes ne se sont présentés comme des membres de l’AFLD mais comme des membres des forces de l’ordre".
Pourrait-elle courir le Marathon de Paris?
Pour le moment, non. Clémence Calvin est suspendue à titre conservatoire et ne pourra pas fouler le sol parisien dimanche si sa situation n'évolue pas d'ici-là. Pour autant, elle ne l’entend pas de cette oreille et veut absolument participer. D'où les recours engagés par ses avocats. Immédiatement après les événements, Clémence Calvin a repris l’entraînement en ce sens. "Je le travaille depuis longtemps, a-t-elle confié. Mes partenaires communiquent autour de moi et je me dois de mener à bien cette objectif. Avec l’aide d’amis hors du commun et d’outils comme la méditation, j’ai avancé. J’ai repris l’entraînement avec le courage au ventre."