Ophélie Claude-Boxberger dopée par son entraîneur et beau-père: "Je suis en colère"

Après les révélations et aveux d'Alain Flaccus qui a reconnu dans l'Est Républicain l'avoir dopée à son insu, Ophélie Claude-Boxberger dit sa colère et sa douleur à RMC Sport. L'athlète française, qui attend désormais que la justice avance et risque quatre ans de suspension, dit ne pas comprendre.

Colère, incompréhension, douleur... les sentiments se mêlent chez Ophélie Claude-Boxberger, après lecture de l'interview d'Alain Flaccus dans l'Est Républicain ce jeudi soir. L'athlète, qui risque quatre ans de suspension pour dopage, a lu avec stupéfaction le récit de son beau-père, qui faisait également partie de son staff, dans lequel il reconnaît l'avoir dopée à son insu.

"J'ai été surprise dans le sens où il n'avait parlé à aucun journaliste, il avait été contacté par plusieurs médias mais n'avait pas donné suite. En plus ça a été une journée très longue pour moi, raconte-t-elle à RMC Sport. J'étais sur Marseille pour voir mon avocat par rapport à la suite de l'affaire. C'est vrai que depuis plusieurs semaines, rien n'évolue: je n'ai de nouvelles ni de la gendarmerie, ni du parquet, ni du juge d'instruction. Ce sont des journées compliquées, on attend des réponses et surtout la suite. Voir ça ce soir, à chaud, ça remet beaucoup de choses en question par rapport à la suite."

Elle n'était pas au courant des aveux de Flaccus dans la presse

C’est à Marseille, tard dans la soirée, que l’athlète a découvert l’article de l’Est Républicain. Fatiguée après avoir passé la journée avec son avocat, Ophélie Claude-Boxberger n’avait pas pris connaissance des aveux d’Alain Flaccus lorsque RMC Sport l’a contactée. "J’avais juste vu le titre mais je n’avais pas accès à l’article en entier", explique t-elle. Elle prendra quelques minutes pour le lire et expliquera n’être "pas vraiment surprise, ni sous le choc" après la lecture de l’article, expliquant qu’il s’agit d’aveux qu’elle a déjà entendus lors de la confrontation. "Je ne sais même pas comment le prendre, je ne sais pas si c’est une bonne nouvelle", lâchera-t-elle.

"Celle qui voit pour le moment sa vie détruite, c'est moi"

Alain Flaccus dit "assumer" son geste. Ophélie Claude-Boxberger a du mal à comprendre sa motivation. "Je suis en colère parce que détruire la vie d'une personne comme ça, c'est horrible. Quand je vois toutes les réactions des gens, la méchanceté qu'il peut y avoir à travers des réseaux sociaux et les journaux. Vouloir nuire à quelqu'un... expliquer qu'il ne se rend pas compte qu'il détruit une personne, c'est simplement horrible, se désole-t-elle. Au final, celle qui voit pour le moment sa vie détruite et ne peut plus du tout avancer dans sa vie, c'est moi. C'est très difficile de pouvoir exprimer ce que je ressens. J'ai déjà eu un énorme choc lors de la confrontation pendant la garde à vue fin novembre. Là ça fait encore un deuxième choc."

Outre les révélations concernant l'acte dopant, la spécialiste du steeple se dit révoltée à la lecture des propos de son beau-père concernant les accusations d'attouchements sexuels entre 2003 et 2007. "Quand je vois qu'il dit que ce n'était pas vraiment des attouchement entre 2003 et 2007, c'est très compliqué à entendre, poursuit-elle. Parce que ce n'est pas ce que j'ai vécu. C'est ma jeunesse qui a été détruite. J'avais accepté de lui donner une seconde chance et c'est une double trahison."

Des déclarations qui arrivent alors que le Conseil d'Etat a maintenu la suspension de l'athlète. "La décision du Conseil d’Etat m’a fait tellement de tort, complète-t-elle. Les gens ont fait des amalgames, beaucoup de gens m’ont déçu alors maintenant je m’attends à tout..." Sans nouvelle de l’enquête judiciaire, Ophélie Claude-Boxberger, même après ces aveux, reste toujours dans le flou, dans l’attente, dans l’espoir aussi, que toute cette histoire se termine enfin.

A.Bo avec F.Cousin et M.Lehoux