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Pourquoi Lavillenie peut aller encore plus haut

Renaud Lavillenie avec son entraineur Philippe d'Encausse

Renaud Lavillenie avec son entraineur Philippe d'Encausse - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Maintenant qu’il a dépassé son maitre Sergueï Bubka en battant le record du monde du saut à la perche, samedi à Donetsk (6,16m), Renaud Lavillenie ne se fixe plus de limites. Avec une seule idée en tête : continuer à prendre du plaisir.

Où s’arrêtera Renaud Lavillenie ? Après avoir effacé Sergueï Bubka des tablettes en portant le record du monde de la perche à 6,16m, samedi à Donetsk, le Clermontois a prévenu : il compte bien poursuivre sur sa lancée. « Je ne vais pas m’arrêter, donc il n’y a pas de raison pour ne pas essayer de battre ce record, a-t-il insisté dimanche à son retour en France. L’avantage, c’est que j’ai encore du temps devant moi. » A 27 ans et désormais sans pression, le champion olympique ne se pose plus de limites. Passer la barre des 6,20m ? Son entraineur y croit : « Si on regarde le saut de samedi, il est au-dessus, donc il peut forcément sauter plus haut, explique Philippe d’Encausse. Après, est-ce qu’il fera 6,20m ou 6,30m ? »

Depuis sa médaille d’or à Londres en 2012, Renaud Lavillenie a gagné en sérénité. Cette victoire a été un déclic. Ce Graal atteint, il n’a plus rien à perdre puisqu’il a presque tout gagné, hormis un sacre aux Mondiaux. A tel point qu’il décide de changer d’entraineur à son retour d’Angleterre. Ce choix de se séparer de Damien Inocencio, que certains n’ont pas compris, s’est révélé gagnant. « Après Londres, j’ai fait un choix qui a été critiqué mais qui, au final, cloue le bec à tout le monde parce que j’ai mis une claque à mon record et je suis bien meilleur qu’avant, apprécie-t-il aujourd’hui. Ça passe par un entraîneur beaucoup plus serein et disponible. »

Cela passe aussi par un bouleversement de ses habitudes à l’entraînement. Au menu : davantage de travail sur sa course d’élan et un changement de perches, désormais plus rigides mais plus difficiles à manier. « Moi, avec ses perches, je peux peut-être monter une maison mais pas monter en l’air », s’amuse son petit frère Valentin, perchiste lui aussi. Alors que pour Renaud Lavillenie, ce récent changement de matériel est un vrai plus : « J’ai pris deux perches plus grosses que ce que je prenais l’année dernière. Une fois qu’elles sont pliées, elles sont beaucoup plus fortes. Une perche plus grosse en faisant le même poids, ça renvoie plus fort et beaucoup plus haut. »

Galfione : « Une régularité incroyable »

Renaud Lavillenie veut maintenant gagner en régularité au-delà des 6 mètres. Pour Jean Galfione, c’est peut-être là que se situe la clé : « Il est d’une régularité incroyable, que même Bubka n’avait pas, s’extasie le champion olympique de 1996. Ça lui laisse peut-être une chance pour aller plus haut. C’est un principe : chaque perchiste qui bat son record se dit qu’il peut faire encore un peu mieux. Le plus difficile, ce n’est pas d’avoir le potentiel pour le faire mais de retrouver le jour J où tout est réuni. Oui, il peut encore aller plus haut. Maintenant, j’ai en tête des images de Bubka où il passe 6,01m avec un point de gravité à 6,50m… et ça s’est arrêté à 6,15m. »

Seul petit accroc à son palmarès : le titre de champion du monde en plein air, qui lui échappe toujours et qu’il tentera de décrocher enfin à Pékin en 2015. D’ici là, le désormais recordman du monde aura l’occasion d’épingler un troisième titre continental d’affilée en août prochain : « L’objectif, quoi qu’il arrive, ce sont les championnats d’Europe à Zurich et toute la saison estivale pour continuer sur la lancée, annonce-t-il. Et continuer à me faire plaisir parce que c’est la raison de ma réussite. » Et de son envie d’aller toujours plus haut.

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A.Bo avec A.A et N.J