"Si nous, acteurs du sport, on ne ratisse pas large…": Ladji Doucouré justifie sa participation à la Star Academy

Ladji Doucouré, après Danse avec les Stars et Fort Boyard, la Star Academy. La télévision, vous souhaitez vous y installer?
Je pars du principe que tous les supports sont bons pour faire la promotion du sport, et qu’à un moment donné, la vague a changé. Dans mon domaine, ça va un peu mieux, mais il y a eu l’avant-covid et l’après-covid, beaucoup de gens se sont appropriés le job de coach. C’est aussi pour ça que j’ai toujours répondu présent quand je le pouvais pour ce genre de sollicitation.
Pourquoi cette émission en particulier?
Je connais le programme, je connais la routine et aujourd’hui, je me sentais capable de donner mon avis ou de donner du support dans le sens où je le fais avec des gens lambdas, des gens qui sont dans le besoin, qui ne sont pas forcément des professionnels du milieu. Pourquoi ne le ferais-je pas avec eux alors qu’ils aspirent à devenir professionnels?
Que pensez-vous pouvoir leur apporter à ces différents candidats?
C’est le challenge. De faire en sorte qu’ils deviennent plus assidus au niveau de la formation, qu’ils soient contents. Dans la formation d’artiste, le sport a sa place. On sait très bien que la place du sport est souvent mise de côté en règle générale, je ne parle pas que du programme. On ne fait pas forcément attention à cet outil. C’est un outil génial pour l’insertion sociale... Là, ces jeunes académiciens vont être formés à devenir des grands artistes avec le sport. Si nous, acteurs du sport, on ne ratisse pas large, on sera toujours regardé en mode: ‘ouais bon, c’est un sportif, c’est que du sport, c’est physique’. Non, c’est bon pour la santé mentale, la santé physique, plein de choses. Ce sont des jeunes qui aspirent à devenir grands, on peut leur montrer le chemin avec tous les professionnels du milieu qui sont là. C’est parti!
Avez-vous pris conseil auprès de votre prédécesseur ou même d’anciens coachs?
On prend toujours conseil partout parce que c’est une nouvelle saison, ce n’est pas du tout la même chose, c’est une continuité de ce qui a été mis en place. En privé, t’as toujours d’autres sportifs qui te sollicitent pour que tu leur apportes quelque chose au niveau sportif et mental. Ce sont des choses que tous les coachs sportifs ont déjà reçues, qu’on parle de gens qui ont fait de l’athlétisme ou qui n’en font pas du tout. T’as aussi des artistes qui te sollicitent pour avoir un programme pour tenir telle chanson. Ce sont des choses qui reviennent souvent. Il fallait regarder le calendrier avec la production, savoir ce qui était faisable, savoir ce qui est toujours faisable, sachant que certains ont un métier à côté. C’est un programme prenant mais c’est faisable. C’est pour ça que j’ai accepté. On sort de la période olympique et paralympique, on a un héritage à honorer.
Vous voyez ça aussi comme une façon de vous inscrire dans cet héritage?
Je regarde très large. Tous les supports sont bons pour parler de sport. Et qui de mieux que les acteurs du sport pour parler de sport dans un programme culturel. La culture et le sport cohabitent. Dans le sport, la musique est très importante. Et dans la culture, le sport est très important. On est des cousins, tout simplement. D’autres verront ça différemment mais je sais qu’avec la production, on est totalement raccord sur le sujet. Tous les artistes qui excellent consacrent une part importante au sport dans leur quotidien quand ils préparent des tournées, des chansons, des concerts.
L’entraîneur de Sasha Zhoya sera-t-il le même coach pour les candidats qui intègrent le château?
J’aurai plus ou moins le même procédé, on va beaucoup discuter, faire en sorte que ces athlètes comprennent le bons sens et le pourquoi le sport est important notamment la partie cardio je vais être beaucoup plus exigeant avec des pros mai là pour moi ce sont des semi pros donc je vais être aussi exigeant avec eux. Il va quand même falloir que je m’ajuste avec eux, que je m’adapte.
Quelles ont été les réactions de votre entourage?
Je regarde, les gens sont plus ou moins contents. J'explique toujours la même chose. On te sollicite parfois pour relever des challenges, c’en est un. Certains sont très contents, d’autres ne comprennent pas. Le sportif de haut niveau doit avoir une capacité d’adaptation, il est tout le temps remis en question, souvent critiqué pour sa position de sportif. Souvent, il doit être l’exemple pour tout le monde. Les gens ont le droit d’exprimer leurs opinions, mais chez nous ça ne change rien à partir du moment où on sait pourquoi on fait les choses. Parfois on refuse aux sportifs de s’exprimer, on leur dit: ‘reste sur ton terrain’. Aujourd’hui, je change de terrain, mais c’est quelque chose que je sais faire.
Ladji Doucouré sait-il chanter?
Il croit qu’il sait chanter. Et il va essayer d’en profiter pour prendre des cours en toute discrétion avec les profs (sourire). Mais ça me challenge dans le sens où je vais essayer de voir si ma capacité de coacher m’aide. Vous savez, parfois, le samedi et le dimanche, j'entraînais des gens qui avaient le niveau départemental et certains qui ne l’avaient même pas. J’essayais de savoir si ma posture était bonne, si j'avais une bonne compréhension au niveau des éléments de langage, si ce que je mettais en place pouvait marcher pour mes athlètes. J’étais toujours en train de me remettre en question. Je commençais tout doucement dans le milieu après avoir pris ma retraite de sportif de haut niveau. J’ai pris tous les supports pour essayer de progresser, et si moi pendant ces trois mois ça peut me permettre de progresser, je prends. Je vais transmettre mais aussi être à l’écoute. je vais essayer de faire en sorte que ces athlètes progressent.