Tamgho : « Il faut que je sois champion olympique ! »

Teddy Tamgho - -
Teddy, comment allez-vous depuis votre forfait aux Mondiaux de Daegu ?
Très bien. Dix minutes après avoir passé l'IRM me disant qu'il fallait que je me fasse opérer, dans ma tête, j'étais déjà aux Jeux de Londres. A aucun moment je me suis dit que je n'allais pas revenir. J'ai envie de me prouver que je suis capable d'aller plus loin que mon record et d'être champion olympique.
Le professeur Saillant n’a jamais tempéré vos ardeurs ?
Il m'a rassuré en me confiant que les ligaments n'étaient pas touchés. Et m'a dit : « Il faut que l'os se reconsolide. Renforce ta jambe en parallèle et après, tu t'envoles ! Pour les Jeux, je ne suis pas inquiet sur ta forme… ». Quand l'un des meilleurs chirurgiens au monde te dit ça, tu es rassuré. Une fois consolidée, ma cheville sera plus forte qu'avant selon le professeur Saillant.
Avez-vous suivi la finale du triple-saut aux Mondiaux de Daegu ?
Oui, bien sûr car il y avait Benjamin Compaoré (le Français a pris la 5e place). Je m'attendais à la performance de Christian Taylor (champion du monde). Voir cette finale à la télévision ne m'a pas trop fait souffrir. Dans ma tête, j'étais déjà aux JO, même si j'aurais voulu ce titre mondial.
« Je ne me vois pas faire la saison hivernale »
La préparation pour les JO de Londres est-elle déjà planifiée avec votre coach, Ivan Pedroso ?
On va mettre le paquet pour 2012. On va chercher à faire une plus grosse préparation avec des cycles d'entrainement plus longs. Pour les entrainements à 100%, il faudra sûrement attendre fin janvier. L'objectif est d’être prêt le jour J, ni avant ni après. Du coup, je ne me vois pas faire la saison hivernale.
Quand effectuerez-vous votre grand retour à la compétition ?
Probablement en mai. A cette époque, les Anglais ont invité les Français à faire une compétition au Stade olympique de Londres. En 2012, je ne vais pas sauter énormément. Je vais privilégier la qualité à la quantité, des concours qui iront loin pour que la confiance soit au summum. Jonathan Edwards (le recordman du monde) disait qu'en 1998, après sa fracture, il avait eu de l'appréhension. Je suis plus fou que lui au niveau du tempérament. Une fois que j'ai confiance dans le diagnostic clinique, c'est « open bar » !
Où allez-vous préparer les JO de Londres ?
Je n'ai pas encore déterminé le lieu de la première partie de préparation. Cela peut être à Paris, St-Raphaël (Var), en Espagne… A la fin novembre, je serai fixé. Les Etats-Unis, c’est aussi une possibilité. Cuba ? A mon avis, non, car ce n'est pas la joie au niveau des installations (sic). Je veux trouver le bon compromis, être dans les conditions idéales pour devenir champion olympique. Je suis bien quand je suis loin, dans mon coin, pour travailler tranquillement, à mon rythme. Comme on dit, « Vivons heureux vivons cachés ». En revanche je sais que la seconde partie de la préparation aura lieu en France, à Paris ou à St Raphaël, un cycle long jusqu'en juin-juillet avant de relâcher avant les Jeux.
Quel sera votre objectif à Londres ?
Il faut que je sois champion olympique ! En 2008, le CNOSF m'avait mis à l'écart pour les Jeux de Pékin (il avait réalisé les minima trop tard). J'ai une revanche à prendre, sur moi et aussi vis-à-vis d'eux. Si j'ai envie d'être tranquille pour le titre olympique, cela passera par un record du monde (actuellement 18,29 m) pour éviter d'être menacé par la concurrence.