Tour de Houilles : La doyenne des courses fait de la résistance

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72 ans et (presque) aucune ride ! Course la plus ancienne d’Ile de France et l’une des plus vieilles du pays, le Tour de Houilles (ville de 30 000 habitants nichée dans les Yvelines, à 7km de Paris) va prendre une année supplémentaire, le dimanche 12 avril. Un véritable exploit pour cette doyenne qui doit faire face à de multiples difficultés (concurrence, recrudescence de courses dans la région, modernité, petit budget,…), qui a plié mais qui n’a jamais rompu, tentant de perdurer à travers le temps.
« Au début, on avait beaucoup plus de fréquentation, explique Janine Villalon, l’épouse de l’ancien organisateur de l’épreuve. Il y a plus de dix ans, on arrivait à 600 coureurs. Alors que maintenant, tous les dimanches en Ile de France, vous avez quantité de courses… Et nous, on tourne aujourd’hui autour de 350, 400 participants. » Si son époux, Jean-Claude Villalon, évacue l’influence du Marathon de Paris sur l’affluence au Tour de Houilles en considérant que « ce n’est pas le même genre de coureurs » et que ça ne leur « fait pas de tort », sa femme se montre moins catégorique sur les courses départementales.
« On reste à taille humaine »
Poissy, par exemple, dont le club de triathlon attire un public plus jeune, présente l’avantage de proposer une course en pleine nature, contrairement aux 10 km ovillois qui se déroulent en ville, ce qui est « quand même un handicap, estime Janine Villalon. A Poissy, Rambouillet ou autre, ils ont la forêt et je pense que maintenant, les gens sont plus attirés vers des courses nature ». Sans compter le bénévolat qui s’est réduit à « un petit noyau ». Mais elle ne baisse pas les bras pour autant même si –autre problème- « il est de plus en plus difficile d’avoir des sponsors. Or sans sponsors, on ne peut pas organiser de course »…
Avant qu’il ne soit tard et que le Tour des Houilles ne disparaisse du calendrier, les organisateurs veulent injecter du sang neuf. « On est une équipe relativement vieillissante, et on s’inquiète quand même pour l’avenir, souligne Janine Villalon. Depuis l’année dernière, on a trouvé quelqu’un pour reprendre l’organisation du Tour de Houilles. On le forme pour permettre à la course de continuer à vivre ». Et elle vit encore ! Elle a d’ailleurs ses inconditionnels, comme le confirme Jean-Claude Villalon : « à l’époque où j’ai couru, il y avait des participants que je revois encore là, aujourd’hui ! Ca créé des liens, c’est vraiment convivial. Et puis, je trouve qu’une petite course de 400 personnes est beaucoup plus conviviale qu’une course de 1000 ou 2000 personnes. C’est une fête de la course à pied, on reste à taille humaine ».
Qualificative pour les « France »
Autre attrait non négligeable et qui fait encore le succès de l’épreuve : le label régional, reçu en 2003. « A partir du moment où on l’a eu, on est devenu qualificatif pour les championnats de France, insiste Jean-Claude Villalon. Donc ceux qui veulent se qualifier viennent automatiquement ». Et presque naturellement.
Enfin, le tracé du parcours de 10 km n’a pas changé depuis « au moins 20 ans ». Plutôt roulant avec de légères côtes, la principale difficulté devra être empruntée à trois reprises. « Mais ce n’est pas difficile » précise Villalon, qui n’abandonnera jamais cette épreuve qui lui est si chère. Et qui mériterait presque d’être inscrite au patrimoine local.