
Valentin Lavillenie sur les traces de Renaud

Valentin (20 ans) et Renaud Lavillenie (26 ans) à l'entrainement - -
Le champion olympique n’a pas encore du souci à se faire, mais la menace pourrait bien un jour venir de son jeune frère. Dimanche à Metz, le jeune Valentin a franchi pour la première fois la barre de 5,70m, alors que son grand frère Renaud passait 5,94m, se rapprochant chaque jour un peu plus de la barre mythique des 6 mètres et de son record de France en salle (6,03m). Pour l’aîné des Lavillenie, les championnats d’Europe à Göteborg (1-3 mars) se présentent de la meilleure des façons. « C’est une préparation rêvée, je n’ai jamais été aussi près de franchir les 6 mètres », s’est félicité le double champion d’Europe indoor qui espère bien réaliser la passe de trois en Suède. Turin, Bercy…, Göteborg ? Le perchiste de 26 ans visera avant tout la gagne, mais ne boudera pas un saut qui le ferait tutoyer les cimes.
Mais à Metz, l’émotion était cette fois partagée avec son jeune frère de 20 ans. Les deux athlètes ont partagé pour la première fois une barre. A 5,76m, Renaud et Valentin ont été adversaires. « C’était sympa », raconte Renaud Lavillenie. « C’était magique », répond Valentin. « J’ai fait mon concours, je suis encore bien au-dessus », calme le grand frère… Reste qu’il s’est passé quelque chose en Lorraine. « Valentin a fait le con toute la saison, il passait 5,45m en mettant une valise au-dessus, et à 5,50m il faisait n’importe quoi, raconte Renaud. Aux France, il a pris une grosse claque. Là, il ne s’est pas mis la pression, il s’est fait plaisir… »
Lavillenie sur son frère : « Il a grandi »
Valentin n’oubliera pas cette barre de 5,70m effacée dès la première tentative. D’autant que la veille à Nevers il portait son record personnel à 6,65m. « Le concours, la route, j’étais cuit », explique Valentin. Alors à Metz, son frère lui a sauté au cou. Deux Lavillenie sur le podium, entourant le Grec Konstantinos Filippidis. « Ça peut débloquer beaucoup de choses. J’ai changé, je dois être régulier à 5,50m », assure le jeune Lavillenie. « Il a grandi », estime son frère. Ces deux-là ont réalisé les minima pour les Mondiaux de cet été à Moscou. En attendant, le champion ira seul à Göteborg. « C’est l’anniv’ de ma copine », s’excuse le benjamin. L’émancipation est en marche.